Tebboune prévient les spéculateurs: “Le gouvernement compte sévir pendant le mois sacré”.

Tebboune prévient les spéculateurs:  “Le gouvernement compte sévir pendant le mois sacré”.

Le ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune, affiche la volonté du gouvernement de sévir pendant le mois sacré. En marge de la séance orale jeudi au Sénat, il a déclaré à la presse : “Des mesures répressives rigoureuses seront prises contre les commerçants spéculateurs pendant le Ramadhan.” La  déclaration reprise par l’APS semble surprenante quand on sait que trois mois nous séparent du Ramadhan et que le ministère du Commerce n’a pas encore réagi aux informations véhiculées par la presse ces derniers jours accusant des importateurs de réaliser des superprofits sur le dos des consommateurs à l’origine de la flambée des prix actuelle des produits de large consommation, notamment l’ail et la pomme.

Le ministre a ajouté que la disponibilité des produits agricoles et de la viande relève des prérogatives du ministère de l’Agriculture. “Le gouvernement interviendra en cas de déséquilibre de l’offre et de la demande”, a-t-il assuré. Allusion à l’éventualité d’une baisse de l’offre en cette période de forte consommation.

Par ailleurs, Abdelmadjid Tebboune, dans une allocution prononcée en son nom lors de l’atelier organisé jeudi sur le marché parallèle, a indiqué qu’une étude sur l’économie informelle  lancée jeudi devra mieux cerner le marché parallèle. Cette étude sera réalisée avec le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread) avec l’appui du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

Intitulée “Économie informelle, concepts et impacts”, elle permettra de mieux connaître l’économie informelle dans ses différentes dimensions (financement, production, commerciale, emploi).

“L’entame de cette étude est celle d’une réflexion objective et profonde sur la problématique de l’informel qui a pris des proportions alarmantes. L’économie informelle est considérée comme un obstacle majeur pour la promotion de la production nationale dans le processus de diversification de l’économie qui représente pour le gouvernement une option fondamentale”, a souligné le premier responsable du secteur, cité par l’APS.

La mise en œuvre de l’étude s’effectuera en deux étapes. Au cours de la première phase, une enquête sur ce phénomène sera réalisée dans la wilaya de Tlemçen choisie comme wilaya pilote. Son financement sera assuré par le Cread. En 2018, l’enquête sera généralisée à l’ensemble du pays. Le financement de cette enquête ainsi que de l’expertise sera assuré par le Pnud. Cette étude sera fondée sur des enquêtes sur le terrain.

À noter que l’économie informelle représente 45% du PIB suivant une enquête de l’ONS de 2012. Elle employait, en 2012, 3,9 millions de personnes contre 1,6 million de personnes en 2001. Elle représentait, en 2012, 45,6% de la main-d’œuvre non agricole. Cette population non salariée se répartissait ainsi : 49% dans le commerce et les services, 37% dans le BTP et 17,7% dans les activités manufacturières.

Les opérations de lutte contre l’informel à fin 2016 ont permis l’éradication de 1 035 sur 1 412 marchés (73%) et de réinsérer 21 239 intervenants sur 49 836 recensés, selon les chiffres du ministère du Commerce. Lancées en 2013, elles n’ont pas permis d’éradiquer le phénomène qui a repris en dépit de cet effort de l’ampleur de ces derniers mois.