Rapport 2015 de la Banque d’Algérie: Forte dépréciation du dinar.

Rapport 2015 de la Banque d’Algérie: Forte dépréciation du dinar.

En moyenne mensuelle, le cours du dinar face au dollar s’est déprécié tout au long de la période allant de janvier 2014 à décembre 2015.

Le rapport 2015 de la Banque d’Algérie,  dont Liberté détient une copie, note une forte dépréciation de la monnaie nationale. Le dinar algérien s’est déprécié face aux principales devises. Le cours moyen annuel du dinar est passé de 80,57 DA pour un dollar en 2014, à 100,46 DA en 2015, soit une dépréciation de 19,81%. Parallèlement, le dinar algérien a perdu 4,07% en valeur face à l’euro. Il est passé de 106,91 DA pour un euro en 2014, à 111,44 DA pour un euro en 2015.

En moyenne mensuelle, le cours du dinar face au dollar s’est déprécié tout au long de la période allant de janvier 2014 à décembre 2015, passant de 78,11 DA pour un dollar en décembre 2014 puis à 107,27 DA pour un dollar en décembre 2015. Cependant, face à l’euro, le dinar s’est relativement stabilisé entre janvier 2014 et avril 2014 pour se déprécier tout au long de la période restante, lit-on dans le rapport.

Par ailleurs, le rapport souligne une augmentation de la dette interne de l’institution bancaire, conséquence de la baisse des ressources financières de l’Algérie due à la chute des prix du pétrole depuis 2014.

En effet, la dette interne est passée à 2 442 milliards de dinars, contre 1 239 milliards de dinars en 2014 et 1 172,8 milliards de dinars en 2013. Cette augmentation importante est due essentiellement au rachat des créances au titre de l’assainissement des situations financières des entreprises publiques et à la mise à niveau des fonds propres des banques publiques.

L’augmentation de la dette interne pourrait augurer un resserrement de la politique de crédit aux entreprises, en un mot, un accès plus difficile des ménages et des entreprises aux prêts bancaires. S’agissant de la situation des banques, le paysage bancaire s’est enrichi par l’ouverture de plusieurs agences bancaires. En effet, à fin décembre 2015, le réseau des banques publiques comprend 1 123 agences, celui des banques privées 346 agences et celui des établissements financiers 88 agences à fin 2014.

Le total des agences des banques et établissements financiers s’établit à 1 557 contre 1 526 en 2014, soit un guichet pour 25 660 habitants, contre 25 630 habitants en 2014. Ces chiffres montrent que le réseau bancaire algérien est très modeste, par rapport aux pays voisins. Quant au Centre des chèques postaux, son réseau d’agences est plus dense avec 3 585 guichets reliés électroniquement.

À fin 2015, le système bancaire est constitué de 29 banques et établissements financiers, se répartissant comme suit : 6 banques publiques dont la Cnep, 14 banques privées à capitaux étrangers dont une à capitaux mixtes, 3 établissements financiers dont 2 publics, 5 sociétés de leasing dont 3 publiques, une Caisse de mutualité agricole (CNMA), agréée pour faire des opérations de banque qui a opté à fin 2009 pour le statut d’établissement financier.

Le montant des ressources collectées par les banques est en baisse en 2015 : -2,2% contre un accroissement de 17,8% en 2014 et 8,6% en 2013. Les banques ont au total récolté 9 200 milliards de dinars en 2015 contre 9 175 milliards de dinars en 2014. La part des banques publiques est de 88,3%, celle des banques privées de 11,7%. Le document note la baisse des dépôts de Sonatrach en raison de la baisse des prix du pétrole. Au total, les crédits distribués s’élèvent en 2015 à 7 275,6 milliards de dinars, contre 6 500,9 milliards de dinars en 2014. La part des banques publiques est de 87,5%, celle des banques privées de 12,5%. La part des crédits aux ménages et aux entreprises privées dans l’ensemble des crédits distribués est de 49,3%, contre 48% en 2014.

En matière de lutte contre la criminalité financière, l’année 2015 a enregistré, lit-on dans le document, la réalisation de 26 enquêtes dont 24 auprès des banques et établissements financiers. Ces enquêtes font suite à des informations parvenant de la cellule de traitement de risque financier (CRTF), c’est-à-dire en lien avec des soupçons de blanchiment d’argent ou suite à des lettres anonymes ou des lettres de réclamation de la clientèle. Certaines de ces enquêtes, note le rapport, révèlent des insuffisances dans les dispositifs internes de lutte antiblanchiment des institutions contrôlées (absence de justifications économiques pour des retraits et versements en espèces importants et/ou fréquents).

Là, également, la Banque d’Algérie ne fournit pas de précisions sur les résultats de ces enquêtes en matière de lutte contre le blanchiment d’argent.