Pétrole : le rééquilibrage du marché prendra du temps, selon l’AIE.

Pétrole : le rééquilibrage du marché prendra du temps, selon l’AIE.

L’engagement de l’Opep de réduire sa production pétrolière a été bien respecté en février mais l’Agence internationale de l’énergie a appelé, hier, à faire preuve de patience avant de pouvoir constater un rééquilibrage du marché, du fait de stocks importants.

«Le bon début observé en janvier dans la mise en œuvre de l’accord de production de l’Opep semble s’être maintenu», a précisé l’AIE dans son rapport mensuel sur le pétrole. Malgré une hausse de la production de 170 000 barils par jour (bj) en février par rapport au mois précédent, à 32 millions de barils par jour (mbj), le cartel pétrolier a réalisé à 91% sa promesse de réduire son offre, après un taux de 105% (révisé en hausse) en janvier, a-t-elle détaillé. Soit un respect à 98% sur les deux premiers mois de l’année de l’accord conclu en novembre par les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour réduire leur production de 1,2 mbj à partir du 1er janvier pour une période de six mois renouvelable.

Objectif : permettre à un marché inondé d’or noir depuis mi-2014 de se rééquilibrer et donner un coup de fouet à des cours déprimés. L’Arabie saoudite est le principal moteur de cette baisse, malgré 180 000 bj supplémentaires pompés en février par rapport au mois précédent, à 9,98 mbj – un niveau qui reste toutefois inférieur au plafond du royaume, fixé à 10,06 mbj. La visibilité est moins bonne pour ce qui concerne les onze producteurs hors cartel, dont le plus grand producteur mondial de brut, la Russie, qui avaient décidé une baisse de 558 000 bj. Cet engagement est réalisé à 37% depuis janvier, selon une estimation provisoire de l’AIE.

Au total, la production mondiale s’est élevée à 96,52 mbj en février, soit 260 000 bj de plus sur un mois, mais une baisse de 170 000 bj par rapport à l’année précédente. Elle a été également alimentée le mois dernier par la hausse de 90 000 bj (à 57,8 mbj) observée dans les pays non-Opep, essentiellement les Etats-Unis.

Sur l’ensemble de l’année, elle est anticipée en augmentation de 400 000 bj à 58,1 mbj. L’agence de l’énergie basée à Paris prévient toutefois : il faut être «patient» avant d’observer un rééquilibrage du marché de l’or noir, encore hoquetant. Comme la semaine dernière, quand les cours ont dévissé sous la pression de stocks américains à des niveaux record, du fait d’une reprise de la production des hydrocarbures de schiste et de raffineries moins gourmandes.

Au total, les stocks de l’Ocde (Organisation de coopération et de développement économiques) ont enregistré un soubresaut en janvier, pour la première fois en six mois, accusant le coup de la forte hausse de production observée avant les accords de l’automne. Ils se sont ainsi accrus de 48 millions de barils à 3,03 milliards de barils, et les données préliminaires pour février ne suggèrent qu’une baisse modeste. Face à l’importance des stocks, qui prendront un certains temps à être absorbés, «le marché a besoin de temps pour ressentir pleinement l’impact des importantes réductions de l’offre prévues dans les accords de baisse de production», a souligné l’AIE.

Si la production se maintient à ses niveaux actuels jusqu’en juin, le marché pourrait certes accuser un déficit de 500 000 bj au premier semestre «dans l’hypothèse, bien sûr, que l’offre et la demande demeurent inchangées par ailleurs», a-t-elle estimé. «Dans l’intervalle, la volatilité qui s’est soudainement manifestée la semaine dernière se reproduira probablement», a-t-elle ajouté.

En ce qui concerne la consommation, elle est toujours attendue en hausse de 1,4 mbj à 98 mbj en 2017, après +1,6 mbj l’an dernier.

Le pétrole remonte, les stocks américains reculent

Les prix du pétrole remontaient, hier, en cours d’échanges européens, les premières données hebdomadaires sur les réserves des Etats-Unis faisant état d’une baisse inattendue des stocks de brut. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 51,93 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,01 dollar par rapport à la clôture de mardi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI), pour le contrat d’avril gagnait 1,03 dollar à 48,75 dollars. Après six séances consécutives de baisse, les cours de l’or noir entamaient un rebond, en partie motivé par les données publiées mardi après la clôture européenne par la fédération professionnelle de l’American Petroleum Institute (API), qui compile chaque semaine ses propres chiffres sur les réserves américaines. Selon l’API, les réserves arrêtées au 10 mars ont reculé de 531 000 barils sur la semaine, rapportaient plusieurs analystes.