Approvisionnement de la France, les réserves gazières, les projets de l’entreprise: Le Pdg de la Sonatrach lève les doutes.

Approvisionnement de la France, les réserves gazières, les projets de l’entreprise: Le Pdg de la Sonatrach lève les doutes.

Amine Mazouzi retient qu’au contraire, au rythme des extractions, le pays a du gaz pour plus d’un siècle, au moment où le pétrole ne s’épuisera pas avant 2050 ou 2060. Ainsi, M.Mazouzi se défend des accusations de surexploitation des réserves qu’il qualifie de pure spéculation.

L’ affaire de la prétendue rupture d’approvisionnement en gaz du sud de la France par Sonatrach, constitue de susciter des réactions des deux côtés de la Méditerranée. Il semble à bien suivre ce qui se dit sur le sujet que l’événement est en fait une tempête dans un verre d’eau. A Sonatrach où l’on n’a pas senti la nécessité de trop gesticuler autour de la question, on prend le problème à sa juste mesure.

En d’autres termes, il n’y a pas de quoi en faire un objet de fixation. Amine Mazouzi, Pdg de Sonatrach, résume assez bien cette fausse-vraie affaire. «Nous n’avons entendu ni Sonatrach ni Engie parler de manque d’engagement, ce sont des tiers, des spéculations (…). Il y a eu une vague de froid (en Europe) qui n’était pas prévue et qui a été accompagnée d’une très forte demande (en gaz). Tout le monde est alors allé chercher du gaz et l’Algérie a été un fournisseur très fiable et a concouru à exporter une partie de cette demande européenne» a indiqué le Pdg de la compagnie nationale d’hydrocarbures qui ne manque pas d’ajouter que cette polémique «a été créée de toutes pièces et qui ne concerne ni Sonatrach ni Engie».

Ce qui est clair et parfaitement vérifiable tient du fait que l’Algérie soit «un fournisseur fiable en gaz» assure M. Mazouzi.

«Nous avons honoré tous nos engagements et répondu à toutes les demandes convenues entre les deux parties notamment durant le mois de janvier et même pendant l’arrêt technique de l’unité de liquéfaction Skikda» a-t-il précisé. Cette unité qui, dit-on, est au centre de cette polémique, était en arrêt technique programmée et a normalement repris ses activités jeudi dernier. Il y a lieu de relever que l’arrêt en question devait durer jusqu’au mois de février, «mais je vous annonce que l’unité (GNL K) de Skikda vient de démarrer aujourd’hui» a indiqué le Pdg de Sonatrach.

De fait, la compagnie nationale poursuivra ses approvisionnements avec «davantage de cargaisons vers Engie», renseigne M.Mazouzi. Il reste à préciser néanmoins que «l’arrêt technique de l’unité de Skikda n’a été à l’origine d’aucune perturbation d’approvisionnement de la France» a tenu à souligner le patron de Sonatrach.

Cela étant, certains observateurs n’ont pas manqué de trouver une corrélation entre «l’incident» d’approvisionnement et la guerre des prix que se livre producteurs et consommateurs de gaz. Sur le sujet, M.Mazouzi est on ne peut plus clair: «Les prix de vente ne concernent que Engi et Sonatrach». Il s’en explique en affirmant que «lorsqu’il y a une relation commerciale entre deux sociétés, les prix sont évidemment discutés et révisés annuellement».

Cela pour l’affaire de l’approvisionnement, désormais close. Pour ce qui concerne le niveau des réserves gazières de l’Algérie, le Pdg de Sonatrach est formel. Il a déclaré que le déclin constaté en terme de production ne s’est pas fait au détriment des réserves du pays mais a été généré par une série d’actions d’optimisation.

Comprendre que l’Algérie ne puise toujours pas dans ses réserves, quoi qu’en disent certains. De fait, le pays «restera un producteur et un fournisseur gazier à court, moyen et long termes (…). Nos gisements sont exploités de manière très rigoureuse, d’ailleurs nous avons des taux d’extraction parmi les plus faibles au monde car, nous travaillons d’abord pour la préservation des gisements avant de penser aux augmentations de nos capacités de production» révèlera M.Mazouzi qui met ainsi fin à une campagne «insidieuse», suggérant que l’Algérie détruit son pétrole et son gaz.

Le Pdg de Sonatrach retient qu’au contraire, au rythme des extractions, le pays a du gaz pour plus d’un siècle, au moment où le pétrole ne s’épuisera pas avant 2050 ou 2060.

Ainsi, M.Mazouzi se défend des accusations de surexploitation des réserves qu’il qualifie de pure spéculation. «La base de données (relatives à ces informations) est confidentielle (…). Qui dispose d’outils de simulation, d’expertise, de références pour prétendre pouvoir y (base de données) accéder ?» s’est-il interrogé.

Concernant les projets de la compagnie, le Pdg rassure. Sontarch va «s’autofinancer pour la réalisation de tous ses projets à l’exception des projets pétrochimiques qui seront réalisés en partenariat», informera-t-il. De plus, l’entreprise pétrolière nationale entend se développer à l’international en engageant bientôt des investissements au Mozambique et en Tanzanie, ainsi qu’en Asie et en Amérique.