Abderrahmane benhamadi, président du conseil d’administration de condor, à l’expression : « Le challenge est notre point fort »

Abderrahmane benhamadi, président du conseil d’administration de condor, à l’expression : « Le challenge est notre point fort »

P140527-14.jpgDans cet entretien, le premier responsable du groupe privé, l’un des plus importants investisseurs algériens et un des leaders en Algérie en matière de production d’outils informatiques, nous explique ses activités dans le secteur des TIC. Il s’étend sur le potentiel de croissance du marché algérien et souligne les perspectives de développement de ses entreprises dans plusieurs domaines. Le P-DG de Condor a tenu à apporter des précisions concernant le rachat de l’entreprise Batigec, sur l’avenir des souscripteurs et des 3700 travailleurs.

L’Expression: Peut-on avoir une petite présentation du groupe Benhamadi?

Abderrahmane Benhamadi:

Le groupe Benhamadi est un conglomérat d’entreprises, à savoir Argilor (production de produits rouges et briques), Gpates, (production des pates), Gerbior, (minoterie et semoulerie), Bordj (construction, entreprise de promotion immobilière), Hodna (métal production des panneaux sandwichs, sise à Msila), et en projet, Bordj (style spécialisé dans la fabrication de la charpente métallique), Condor (l’électroménager et l’informatique). Nous avons aussi Batigec (promotion immobilière) dont le groupe Benhamadi a fait l’acquisition il y a quelques mois.

Le groupe Benhamadi est connu pour sa marque Condor et ses articles électroménagers, comment avez-vous pensé à vous lancer dans d’autres projets?

Je dirai que la plupart des entreprises citées ont évolué en même temps que Condor: ce sont des filiales qui ont été créées en 2000. Ces dernières ont pu nouer des partenariats avec des opérateurs nationaux ou étrangers sans pour autant impliquer tout le groupe ou la société mère. Mais la filiale la plus importante est Condor qui a largement percé grâce aux produits exclusifs qu’elle fait lancer dans le marché national, que ce soit dans l’électroménager ou dans le domaine de l’informatique.

En outre, la qualité incomparable de nos produits est le résultat de la passion et une attention méticuleuse aux détails de chaque étape de la production. Ceci combiné à la tradition séculaire qui atteint la perfection dans les techniques modernes de fabrication, assure ainsi à nos produits d’être toujours à la hauteur de leur réputation, tandis que nous continuons de relever la barre en termes de qualité de service et surtout la durabilité.

Quelles sont les perspectives de développement de ce marché ainsi que celles de votre entreprise dans le secteur des TIC?

Au vu des chiffres, c’est un marché qui connaît un très grand boom et une forte croissance d’année en année, la structure de la société algérienne principalement jeune, sa soif d’ouverture et d’évasion, le monde qui est réduit à un village, expliquent tout cela et laissent présager que l’on continuera ainsi pour encore plusieurs années.

Le secteur connaîtra inévitablement la même évolution qu’ont connue les pays développés, que ce soit en termes de technologies ou celui des usages. Condor pour sa part compte suivre cette évolution en maintenant continuellement à jour sa gamme de produits et en investissant fortement sur sa ressource humaine par sa formation, son développement et sa multiplication.

En tant qu’investisseur algérien, pouvez-vous nous dire quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées au cours de votre parcours?

Comme chaque investisseur algérien nous avons rencontré des obstacles, mais je dirai que le manque de terrains industriels et la bureaucratie sont les plus sérieux. D’ailleurs, plusieurs projets ont été abandonnés par des investisseurs et d’autres sont toujours à l’arrêt suite à ces deux phénomènes qu’on n’a toujours pas réussi à éliminer et qui découragent même les investisseurs étrangers à venir lancer leurs projets en Algérie.

Au mois de mars, le groupe algérien Condor a annoncé le rachat de la société belge Batigec spécialisée dans la promotion immobilière et qui connaissait des difficultés financières, pensez-vous réussir «ce challenge»?

Il est vrai que c’est un risque qu’on a couru en rachetant cette entreprise. Je préfère ne pas dévoiler le montant de la transaction à la demande de la partie belge, mai je dirai que les dettes de la société, entre la partie bancaire, les salaires non payés et les sous-traitants, s’élèvent à 15 milliards de dinars, soit l’équivalent de 200 millions de dollars. C’est un vrai challenge, mais pour le groupe Benhamadi, les défis et la persévérance sont nos armes de réussite. Concernant cette acquisition je tiens à apporter des précisions.

Premièrement: le groupe Benhamadi a déjà une expérience dans le domaine de la construction ce qui nous aidera à éviter les erreurs commises par Batigec. Deuxièment, concernant les 3700 travailleurs de Batigec, je les ai déjà rassurés sur leur avenir professionnel en les maintenant dans leurs postes. Certains dirigeants ont été limogés suite à leur mauvais parcours au sein de l’entreprise. Pour les souscripteurs des logements LSP qui attendent depuis plusieurs années la livraison de leurs logements sans voir les choses évoluer, ils seront rassurés par la société Batigec. Je peux m’engager à dire que les 5000 logements entre LSP et logement social seront livrés selon les dates fixées par notre entreprise, soit un délai de réalisation qui ne dépassera pas les 24 mois.

Nous avons signé un engagement avec le ministère de l’Habitat pour la réalisation de 8500 logements. Nous avons donné la priorité à la commune de Draria qui renferme plus de 2686 logements. Nous allons les livrer par tranche de 300 logements. La première partie est livrable à partir du 2e semestre de l’année 2015. Le reste sera achevé avant la fin de l’année 2016. Nous promettons de ne ménager aucun effort pour satisfaire toutes les demandes et je peux dire aujourd’hui que les souscripteurs seront informés par SMS et par le biais d’un site Web de toutes les informations inhérentes à leurs logements et à l’avancement des travaux.

Votre vision du futur de l’investissement local?

Pour commencer, je dirai que l’économie nationale connaît une dynamique du point de vue macroéconomique. Cependant j’insiste sur le fait de débureaucratiser les investissements. En Algérie, il est plus facile d’importer les produits finis que d’investir. Il faut que les responsables comprennent que cet acte est une décision très difficile à prendre. Il faut vraiment encourager toute personne ou entreprise qui veut se lancer dans un projet. D’ailleurs, mon souhait le plus cher est que notre économie soit gérée d’une manière transparente.