Un marché opérateur se met en place Virage vers le smartphone

Un marché opérateur se met en place Virage vers le smartphone

mobiles2014.jpgLe marché algérien de téléphonie mobile est-il en train de s’orienter vers un «marché opérateur» ? Des signes portent à le croire surtout après le lancement de la 3G en Algérie après de longues années d’attente. Le principe est simple: les consommateurs auront de plus en plus l’occasion d’acheter leur téléphone directement auprès de leurs opérateurs.

La raison en est simple : ceux-ci subventionnent largement les ventes en achetant d’énormes stocks de mobiles auprès des fabricants, puis les proposent avec d’importantes remises, ou les offrent à leurs clients. En contrepartie, bien évidemment, d’un engagement de 12 mois au minimum. Ainsi, les fabricants se réjouissent de ce canal de distribution qui leur permet d’écouler de gros volumes de mobiles. Le marché algérien des téléphones mobiles fut ainsi d’abord essentiellement un marché de premier équipement dans le début des années 2000 avant de devenir progressivement un marché de renouvellement.

Les opérateurs savent pertinemment que même si le marché est en perpétuel renouvellement, il existe des modèles de plus en plus évolués par exemple des options pas franchement indispensables. La prise de pouvoir de Samsung marque le déplacement vers l’Est du marché des terminaux mobiles. La poussée des constructeurs asiatiques n’est pas nouvelle, mais elle s’accentue singulièrement. Car derrière Huawei se bousculent son compatriote ZTE et le japonais Sony. Mais, au-delà de l’origine géographique et du poids des constructeurs, l’autre phénomène majeur qui peut, lui aussi, influer sur les parts de marché et les ventes de terminaux est la poussée des nouvelles technologies, qu’il s’agisse de fonctionnalités ajoutées ou, plus profondément, de passage aux normes à haut débit que sont Edge et la 3G.

Poussant au renouvellement des téléphones, ces sauts technologiques permettent à des marques sachant se positionner dans les packs des opérateurs ou dans leurs offres de renouvellement de bousculer la concurrence. Sony a construit une partie de sa croissance sur la 3G, terrain sur lequel Nokia, après quelques ratés, s’est aussi positionné. Le marché de la téléphonie actuel devient, de facto, un marché de renouvellement. La demande des utilisateurs ciblent essentiellement les smartphones qui se doivent d’être intuitifs, sociaux et dotés de bibliothèques d’applications très étendue.

D’autre part, les opérateurs y trouvaient leur compte, puisqu’en subventionnant les ventes, ils augmentent leurs abonnés et par la même l’utilisation de la data et se remboursent en 12 ou 24 mois, tout en continuant à engranger des bénéfices au-delà de cette période.

N’ayant pas de distributeur iPhone, Galaxy S5 trouve son marché.Dans ce contexte, le Galaxy S5 devrait bientôt être lancé sur le marché algérien dans les boutiques de Mobilis et Djezzy. Une publicité des opérateurs annonce qu’il sera disponible à partir du 24 avril prochain. Ooredoo met en avant des tablettes 3G+ avec 2 mois d’internet offerts à 9 500 DA. Tous les opérateurs se sont arraché le Galaxy S4 et ont proposé aux consommateurs de le commander.

La séduction a opéré. Elle s’est révélée certes stratégique mais elle renvoie d’abord au plaisir de séduire, de se faire plaisir, elle renvoie à un plaisir très personnel. Concernant la vente du S4 en pack au prix de 72 900 DA, Joseph Ged, directeur général de Nedjma actuel Ooredoo a déclaré avec un brin de fierté : «Nous avons vendu de loin le volume que Samsung espérait vendre par les opérateurs. Cette promotion a dépassé les objectifs assignés et ça démontre l’engouement de certains segments de clients pour les smartphones». Il n’a toutefois donné aucun chiffre de vente, le jugeant trop confidentiel pour le livrer à la presse.

Mais en général, les appareils restent chers, selon le témoignage des consommateurs et posent le problème de la prise en charge du smartphone par les opérateurs en cas de panne ou de dysfonctionnement. Ces derniers savent que sans smartphone pas de 3G. Ils veulent dépenser le moins possible en attendant que cela grossisse. Cependant, cette formule ne peut pas avoir du succès à large échelle. Nous sommes dans un pays où le pouvoir d’achat est considérablement bien plus bas que dans les pays européens. En plus, le niveau de maturité technologique du consommateur final est très faible. Relativement, peu de personnes montrent un intérêt pour l’internet mobile. Les mobiles sont donc bien plus onéreux, sauf lorsque leur technologie a atteint un niveau de maturité tel que le nombre de modèles la supportant devient très élevé.

Djezzy utilise aussi sa page Facebook pour faire de gros plans sur certains modèles tels que «Alcatel One Touch Idol Ultra», Nokia Lumia 520 et Sony Xperia Z2. Une manière de susciter l’intérêt et pousser à l’achat surtout les professionnels ou les férus de technologies. Le marketing a une place de choix.

Mobilis profite de l’effet Coupe du monde du Brésil et de la liesse de la qualification de notre équipe nationale de football pour demander aux fans sur sa page facebook de craquer pour le Pack Sony. Le Pack Sony Coupe du monde 2014 comprend un Sony Xperia C ou M + une SIM Mobicontrol 2000 avec un mois de forfait offert pour un prix de 23 500 DA (Xperia M dual) ou 27 900 DA (Xperia C dual).

Cela relance la guerre des opérateurs mobiles. Ce qui va compter, ce n’est pas tellement les prix, mais la base client : plus ils en auront, et plus ils pourront assumer leurs coûts fixes. Par ses formules, ils veulent avant tout attirer une sorte de masse critique de clients pour ensuite pouvoir faire évoluer l’offre.