Un an après les JCC 2016 « Augustine, fils de ses larmes », présenté à Alger

Un an après les JCC 2016 « Augustine, fils de ses larmes », présenté à Alger

«Augustine, fils de ses larmes», long métrage de l’Egyptien Samir Seif qui revient sur l’enfance et la jeunesse de saint Augustin (354-430) en quête de vérité et à la recherche de soi, a été présenté jeudi soir à Alger, en avant-première devant un public nombreux et recueilli. Projeté à la salle Ibn Zeydoun de l’Office Riadh El Feth, le film, adapté au cinéma par Sameh Sami sur une histoire de Imad Dabbour, retrace uniquement la partie de l’avant- conversion au christianisme de saint Augustin, où sa pensée vacillait entre le monde extérieur et la spiritualité intérieure, à travers une «raison étendue» en quête d’un équilibre serein entre la «mémoire», «l’intelligence» et la «vérité» et qui cherche une place à un Dieu «à la fois au-dessus des êtres humains et au plus profond d’eux-mêmes». Durant 110 mn, la trame évolue, à Paris, d’abord, où «El Hadi», rendu par Imad Benchenni, travaillant pour une chaîne de télévision privée, est instruit par son directeur pour la réalisation d’un documentaire-fiction sur la vie de saint Augustin qui le mènera à Madaure (Mdaourouche) et Thagaste (où il naquit) à Souk Ahras, Carthage en Tunisie ainsi que Rome et Milan en Italie, villes où a vécu celui qui allait devenir l’évêque de Hippone (Annaba), et dans lesquelles le jeune cinéaste va mener ses interviews, avec un prêtre, un historien-philosophe et un évêque. Dans une double temporalité, entre passé et présent, le parallèle est judicieusement établi entre «Agostine», interprété par le Tunisien Ahmed Amin Ben Saad, et «El Hadi» -qui, pour les besoins de son sujet, ne quittera jamais l’autobiographie de saint Augustin «Confessions»-, tous deux nourris par le sentiment omniprésent de bienveillance de leurs mères, rendues respectivement par la Tunisienne Aïcha Ben Ahmed, parfaite chrétienne, qui toute en larmes (d’où le titre du film), priait pour son fils et la grande Bahia Rachedi, au sommet de son art. Dans un film à gros budget, les compositions musicales époustouflantes de l’Algérien Salim Dada, les décors de haute facture du Tunisien Taoufik El Bahi et les costumes empreints de créativité de sa compatriote Naâma El Jazi ont réussi à restituer l’environnement et les atmosphères de l’histoire, renvoyant judicieusement les spectateurs à l’époque du IVe siècle. En présence du ministre de la Culture Azzedine Mihoubi et des représentants des corps diplomatiques accrédités en Algérie des pays participant à ce long métrage, le public a pris part à ce «magnifique voyage dans le temps», satisfait de voir «rétablie l’algérianité de saint Augustin», selon quelques opinions recueillies. Produit en collaboration par «Light House Arab and World» (Liban-USA), le Centre national du cinéma et de l’image (CNCI) et «CTV Production» de Tunisie, ainsi que le Centre algérien de développement du cinéma (Cadc), le film est «une fusion artistique de qualité» marquant «une étape importante du parcours singulier d’une grande personnalité religieuse aux origines berbères, née et éteinte en Algérie», a déclaré le réalisateur Samir Seif. Bien que le long métrage «ne traite pas de l’oeuvre de saint Augustin et de son legs prolifique», qui compte quelque 232 ouvrages dont «Confessions», «La Cité de Dieu» et «De la Trinité», celui-ci «renseigne sur une partie de sa vie, durant laquelle il a refusé tout dogme et s’est construit seul, par le savoir, le questionnement permanent et la remise en cause», a fait remarquer une spectatrice. Longtemps applaudi par l’assistance, le long métrage, «Augustine, fils de ses larmes», a été reconduit vendredi et hier au même endroit.