Théâtre régional de Batna: Les auteurs locaux seraient marginalisés

Théâtre régional de Batna: Les auteurs locaux seraient marginalisés

Le Théâtre régional de Batna continuerait à ne pas promouvoir les auteurs locaux et à les aider à contribuer et à apporter leur grain à moudre au moulin, autrement dit, leur contribution au développement de la dramaturgie et du théâtre.

 

Sur les 71 productions montées par le Théâtre régional de Batna (TRB), seulement une vingtaine de textes montées sur scène par ce théâtre sont d’auteurs locaux. Le chiffre sera plus infime surtout lorsque l’on sait que parmi ces écrivains locaux, qui ont vu leurs textes montés par le TRB, une dizaine d’auteurs sont des comédiens tels que Lotfi Bensbâa (Essarkha Sami’ta, 1989), Djerrah Salah Eddine Lazhar (Kenzi, 1991), Kamel Zerara (Lâabat El-Mout,1994), Meriem Alleg (Bouzenzen en 2013) et Haïder Benhacine (Qamrat Al-Amira en 2013). La raison ? Toujours cette vieille rengaine : le texte local n’est pas suffisant ou rentable pour être monté pour une représentation ou les écrivains locaux ne jouissent pas de notoriété en matière de dramaturgie, ce qui est faux selon des auteurs de Batna. La raison est autre et tout le monde la connaît, ajoutent-ils. Pour eux, ce n’est qu’un paravent du choix de la commission de la lecture. «S’il y a eu des lectures, qu’on nous donne les rapports ! Pas les signatures !», disent-ils. Cette politique observée par le département artistique du Théâtre régional de Batna aurait beaucoup découragé l’écrivain local à poursuivre l’écriture… La preuve : du côté de la dramaturgie féminine, le TRB n’a monté qu’un seul texte d’auteur féminin, celui de la comédienne, dramaturge et metteur en scène, Meriem Alleg, alors qu’il y en a une dizaine…

Un défi à relever

Même les thèmes abordés par le TRB, dans les 71 pièces, sont beaucoup plus universels que locaux et ne permettent pas de mieux connaître tous les aspects de sa société et ressusciter le passé de cette région aurassienne allant de 1985 à 2015, dit-on. Il est reproché à ce théâtre de ne pas prendre les pulsations de sa société, d’avoir perdu tout contact avec ses origines et d’être réduit à la fonction de divertissement tout juste pour tuer le temps, et le TRB ne serait pas le seul à tomber dans ce piege. Les pièces présentées sont presque toutes des copies des pièces occidentales ou de genres hybrides. Le TRB est sollicité par les artistes de Batna à revoir toute sa politique. Voilà un autre défi à relever pour développer davantage le théâtre dans la région de Batna et, surtout, l’ancrer dans les traditions de la région.

Aguellid Aguellil