Soirées ramadhanesques : Annaba Traditionnelle évasion

Soirées ramadhanesques : Annaba Traditionnelle évasion

P160615-06.jpgDu thé aux amandes, pâtisserie traditionnelle et la chicha, ou encore un programme culturel riche et varié, tels sont les ingrédients des soirées du Ramadhan qui débutent juste après la rupture du jeûne et s’achèvent avec le» shour»!

A Annaba le Ramadhan est synonyme d’évasion nocturne. Quelques minutes après la rupture du jeûne, les rues de la ville commencent à s’animer et à connaître l’ambiance typique des soirées de ce mois sacré. En effet, après la longue et fastidieuse attente de la rupture du jeûne, c’est la double ambiance du Ramadhan et la saison estivale qui s’installe dans la ville des Jujubes.

Un procédé des plus intéressants, à base de lumières libérant des cascades d’effets esthétiques extraordinaires, permettant aux veilleurs un prolongement de la vie nocturne. De ce fait, d’où qu’ils arrivent, les visiteurs de nuit peuvent jouir du spectacle insolite d’une ville luminescente et identifiable non seulement depuis la corniche, en arrivant par la route de Berrahal, Aïn El Berda entre autres axes reliant la ville d’Annaba à ses zones périphériques, mais aussi à ses lieux de randonnée Saint Clou et Chapuis notamment.

La plupart choisissent ce panorama comme lieu de détente nocturne, et par la force des choses, ces artères sont devenues la promenade dominicale des Annabis. D’autres se rendent au théâtre de plein air du Palais de la culture pour assister à diverses activités culturelles. Le lieu est pris d’assaut par un nombre impressionnant de noctambules, pour vivre le temps d’une soirée, une veillée musicale, tout en dégustant une glace. D’autres encore organisent des petites veillées à bâtons rompus du côté du cap de Garde sous la lumière éblouissante du phare de «Ras El Hamra». Sirotant un thé aux amandes et une chicha. Certaines personnes, à défaut de prendre l’avion, vers une destination quelconque, vont contempler la mer, sous la douce brise de l’été, en admirant briller les lumières des bateaux accostés dans le noir de la grande bleue, respirant un peu d’air frais, et… voyager par procuration.

Même si on n’est pas en face de la mer, l’ambiance ramadhanesque nocturne, bat son plein dans le centre-ville, où le Cours de la révolution endroit privilégié des Annabis et de leurs côtés se taille la part du lion. Vitrine d’Annaba, l’ex-Cours Bertagna se trouve, parmi les endroits qui attirent le plus grand nombre de fans de cette place publique, réputée pour ses glaciers, où l’on peut même s’installer sans trop de désagrément. C’est que l’antique Bouna suscite l’évasion nocturne grâce à ses salons de thé, pizzerias, mais surtout à ses confiseurs et glaciers hors pair. Ses sorbets aux divers parfums ont acquis une grande notoriété. En somme, ça vaut le détour. D’autres par contre, des jeunes surtout, préfèrent passer leurs soirées à jouer aux cartes au bas de leurs immeubles. Il y a aussi ceux qui profitent des soirées du mois sacré pour rendre visite à leurs proches et amis. Il faut dire que chaque mois de Ramadhan, c’est toute la ville qui est prise d’assaut par un nombre impressionnant de noctambules.

Un fait non incontestable: les Annabis n’ont jamais été casaniers, encore moins pantouflards, ils aiment l’ambiance, les sorties, mais surtout faire la fête. sans égard aucun pour les dépenses, pour satisfaire les caprices des veillées ramadhanesques et la saison estivale. Le rush caractérisant les plages de la corniche bonoise, places et placettes publiques renseigne sur le bon vivre de cette wilaya et l’ambiance traditionnelle du mois sacré. D’ailleurs, le programme spécial Ramadhan, concocté par les acteurs en charge du secteur de la culture a été entamé le troisième jour de ce mois sacré. En effet, un programme riche et varié de chants traditionnels et modernes anime, depuis mardi, les soirées ramadhanesques de plusieurs cités d’Annaba. Des stars de la chanson chaâbie, du malouf, du aissaoua et de l’inchad, sont proposées pour animer les soirées des familles bônoises à l’occasion du mois sacré.

Depuis le théâtre de Verdure, jusqu’au TRA Azzeddine-Medjoubi en passant par le Palais de la culture et des arts Mohamed-Boudiaf, les Annabis se délecteront de belles mélodies dans le cadre des longues soirées artistiques de Ramadhan. 15 artistes du chaâbi vont animer des soirées dont Brahim Bey, Moussa Boussaha et Brahim Hedjaji d’Annaba. Des soirées dédiées à l’inchad avec la participation des troupes Afak el inchad, Association Rawnak El Annabi, Errachad de l’inchad et l’Association des anciens de la ville d’Annaba, sont aussi retenus dans le programme d’animation du Ramadhan. Aussi, des pièces théâtrales, des spectacles humoristiques et des one-man-show, ainsi que la projection de films cinématographiques sont au menu du programme. Des expositions d’artisanat et d’arts plastiques seront également organisées dans le cadre de cette activité ramadhanesque.