Sétif, patrimoine architectural moderne d’Assia Samai -Bouadjadja: Evolution d’une belle ville

Sétif, patrimoine architectural moderne d’Assia Samai -Bouadjadja: Evolution d’une belle ville

Paru aux éditions El Ibriz, le livre Sétif, patrimoine architectural moderne d’Assia Samai-Bouadjadja permet de mieux appréhender l’inventaire de cet héritage dit colonial, suite aux nombreuses démolitions et réhabilitations de certaines bâtisses afin de préserver cette mémoire collective sétifienne.

 

Dans cet ouvrage, l’objectif de l’architecte chercheur, Assia Samai-Bouadjadja, est de faire un diagnostic de ce vieux bâti en inventoriant l’héritage architectural des années 1930-1962 à Sétif. En préface, le professeur en architecture, Saïd Mazouz, explique le choix du travail de l’auteur par ces propos : «Elle vient à point nommé combler un vide dans le domaine du patrimoine bâti moderne, hérité de l’époque coloniale.

Longtemps ignoré, voire méprisé, par les pouvoirs publics, le patrimoine bâti colonial reprend ses droits en matière de recherche mais aussi dans le processus de fabrication de la ville en étant pour cette dernière et dans beaucoup de cas, un élément structurant difficile à éluder».

Par ailleurs, il précise : «Il ne s’agit pas de revisiter le patrimoine en vue de le copier par le biais d’un mimétisme suranné, qui n’aboutirait qu’à des pastiches mais d’en tirer une connaissance qui servira, dans un premier temps, à le préserver comme élément marquant de notre mémoire collective et, dans un deuxième temps, à en comprendre les genèses de la production dans un contexte spécifique.»

Pour sa part, l’architecte Assia Samai-Bouadjadja a fait une présentation de la ville de Sétif avec des données historiques qui expliquent l’emplacement de la cité et son évolution.

Données historiques

«Sétif, de Isedif signifiant roche noire en berbère, en référence à la couleur noire des terres fertiles de cette région, est dotée d’une situation stratégique qui lui vaut la qualification de ville-carrefour. A cela, s’ajoutent l’abondance de son eau et la facilité de l’occupation de son territoire qui ont en fait une localité attrayante pour diverses civilisations. De nombreuses constructions ont été édifiées sur des sites historiques très importants comme le théâtre sur les thermes romains». L’auteure tente d’expliquer la naissance de cette cité, son évolution dans le temps à travers plusieurs périodes et son extension coloniale. A travers différents schémas, photographies, cartes et plans de la ville, elle témoigne de cette évolution, quartier par quartier ainsi que les monuments et bâtisses. Ce travail de recherche apporte une plus-value aux architectes et urbanistes pour l’évolution de la ville à l’heure actuelle. Ainsi, le professeur Nadir Boumaza en donne cette explication : «Assia Samai-Boudjadja donne au savoir et à la mémoire architecturale, urbaine et sociale, la présentation méticuleuse et plutôt complète d’un corpus précieux et exemplaire de la production architecturale moderne constituée à Sétif entre 1930 et 1962.»

Un ouvrage bien documenté

«Ce travail pionnier appelle des prolongements. Il encourage l’engagement d’études systématiques de la ville existante, héritée et en cours de transformation. La comparaison entre la ville héritée du temps colonial et la ville achevée étant fortement utile à l’analyse comparée des systèmes productifs». Cet ouvrage technique relève d’un travail de recherche bien documenté et détaillé qui est destiné aux spécialistes en architecture. Native de Sétif, cette universitaire, qui a un diplôme en architecture et un master option urban-design, semble préoccupée par la place de l’héritage architectural du XXe siècle dans le renouvellement de la ville, a entrepris cette thèse de doctorat sur l’architecture moderne de Sétif qu’elle a soutenue en 2016.

Kheira Attouche