« Sawad fi amel », un one woman show désopilant de Rym Takoucht

« Sawad fi amel », un one woman show désopilant de Rym Takoucht

02f529a5ef0e1ef71c4c2afc02ec9832_S.jpgCONSTANTINE – Rym Takoucht a mis les zygomatiques du public à rude épreuve avec son monologue désopilant (mais qui donne, en même temps, à méditer) « Sawad fi amel » (Noirceur dans l’espoir), présenté samedi au Théâtre régional de Constantine dans le cadre du mois de monologue.

Ecrit par elle-même en collaboration avec Djamel Saâdouni et Hocine Nadir, Rym, forte et exubérante à souhait, raconte dans son one woman show, dans un mélange de langues arabe et française, la vie et les déboires d’El Ghalia.

Une heure durant, le public était épaté par l’enchaînement des scènes et la puissance du texte de la comédienne qui a fait son entrée sur scène portant un Seroual ample et un haut à motifs berbères.

Avec, dans un décor faiblement éclairé, un tronc d’arbre coupé dont les racines se prolongent sur le sol et un coffret en bois représentant la mémoire d’El Ghalia, la comédienne s’est lancée dans un véritable réquisitoire contre les maux de la vie.

Du coffret de sa mémoire, El Ghalia fait sortir sa poupée en chiffon pour se raconter, parler de ses souvenirs d’enfance, de sa chère mère, et puis des femmes en général.  Traversant la scène de part en part, faisant intervenir musique, sons et bruitage, l’actrice se rebelle contre la trahison dans toutes ses formes, revient sur les erreurs de l’être humain et les maux qui ont peuplé son parcours dans la vie.

Dans un jeu théâtral oscillant entre le comique et le dramatique, l’artiste évoque également la souffrance de la décennie noire qui a empêché toute une génération de jeunes de vivre sa jeunesse, avant de relater l’histoire d’une jeunesse désorientée qui ne sait plus quoi faire de sa vie, pour traiter ensuite, avec une étonnante (et non moins savoureuse) faconde, le drame des harragas.

Mais, au milieu des ténèbres, El Ghalia, dans une note d’optimisme, évoque la lumière pour assurer qu’il existe toujours une sortie heureuse, de l’espoir et de l’optimisme.

Après le spectacle Rym Takoucht qui a insisté pour qualifier son spectacle de « monodrame » plutôt que d’un monologue, a affirmé à la presse qu’à travers « Sawad fi el amel », elle n’avait nullement la prétention de faire la morale ou donner des leçons, affirmant que sur scène elle se contente de « faire de l’art ».

La comédienne a également souligné que la note d’optimisme sur laquelle le rideau était tombé était « très logique » car, selon elle, dans la vie, « il y a toujours de l’espoir ».

Organisée par le département Théâtre de la manifestation « Constantine, capitale 2015 de la culture arabe », cette manifestation donnera lieu à la présentation de trois monologues par semaine durant tout le mois de février.