Protection du patrimoine berbère: Le groupe Ixulaf tourne un film

Protection du patrimoine berbère: Le groupe Ixulaf tourne un film

Le groupe Ixulaf, crée depuis dix mois dans la commune d’Ath Mansour dans la wilaya de Bouira, par des jeunes voués corps et âme à la préservation du patrimoine matériel et immatériel berbère, semble gagner progressivement du terrain.

 

En dépit d’un manque criant de moyens, Ixulaf se distingue. L’une de ses réalisations est un long métrage en kabyle qui a été concrétisé avec les moyens du bord dont dispose le groupe. Le film qui retrace l’histoire de Slilwan, a été projeté dans la matinée de vendredi à la bibliothèque communale d’Ath Mansour. Plusieurs personnes étaient présentes pour voir le couronnement de plusieurs semaines de tournage de ce produit cinématographique, le deuxième que ce groupe réalise après un cout-métrage intitulé Akka Id Lezzayer. Le conte de Slilwan raconte l’histoire d’une jolie petite fille berbère, l’aînée de sept frères, qui vit avec sa famille dans la montagne. Alors qu’elle était dehors en compagnie d’autres fillettes du village, elle croise le chemin de l’ogre, connu sous le nom de Waghzen dans la mythologie berbère. Il l’ensorcèle et revient quelques jours après pour la kidnapper. Slilwan est restée l’otage de l’ogre pendant de longues années. Sa famille devient la risée du village, jusqu’à ce que ses sept frères décident d’affronter l’ogre et libérer leur sœur aînée. Les sept frères réussissent à extirper Slilwan des griffes du monstre qui sera tué par le père de la fillette. L’affront est donc lavé et le village célèbre le retour de Slilwan. C’est ainsi que se termine la première partie de ce film. Le groupe Ixulaf déclare que la suite du film aura bien lieu. Pour le porte-parole d’Ixulaf, Abdelhalim Benmedjdoub, qui est aussi l’auteur du scénario, ce projet cinématographique a été réalisé parce «qu’il y a un manque énorme dans ce domaine. Il n’y a pas de production cinématographique en tamazight qui est destinée aux jeunes et moins jeunes». «On aimerait bien que nos enfants qui ont assez regardé des films en d’autres langues, notamment en français et en arabe, s’intéressent davantage aux films produits en leur langue maternelle, notamment tamazight», a déclaré M. Benmedjdoub.

Quand on veut, on peut

Pour le message que ce groupe voulait faire passer en adaptant le conte de Slilwan au cinéma, selon le scénariste, c’est surtout de faire comprendre aux autres que si l’on veut réaliser quelque chose, c’est toujours possible de le faire, et la peur et la résignation ne sont pas une fatalité. Pour ce qui est de la réalisation de ce film, le groupe Ixulaf n’a compté que sur ses propres moyens. Les scènes du film, dont le tournage et le montage réalisés par Karim Gourri, ont été tournées au village d’Imezdourar, dans la commune de Saharidj. La majorité des comédiens jouaient pour la première fois. Le groupe Ixulaf a plusieurs projets audiovisuels. Le film de Slilwan connaîtra une deuxième partie et un autre projet d’une série comédie. En plus du théâtre, le groupe Ixulaf a créé plusieurs sections, notamment de poésie, chorale, cinéma et dessin.

Ali Cherarak