Le mystérieux « homme à la Djellaba » qui arpente les villes et… Facebook (PHOTOS)

Le mystérieux « homme à la Djellaba » qui arpente les villes et… Facebook (PHOTOS)

Dans un univers Facebook où les gens ont tendance à se mettre en scène, à se dévoiler et « à se répandre », lui choisit plutôt de se voiler, de montrer et de suggérer, à l’ombre de sa Djellaba protectrice, un au-delà de soi.

Un regard décalé sur la ville. Sur les villes. Sur le pays à mesure des pérégrinations.  » Journal de l’homme à la djellaba » ( يوميات مول الجلابة) est un récit photographique, réalisé par Debba Ahmed Badreddine, 26 ans, photographe.

 

Originaire de Mostaganem, il est ingénieur en électrotechnique, universitaire. Il est surtout un passionné de photographie. Son personnage, cet “homme à la djellaba”, est un fantôme. Solitaire dans cette tenue traditionnelle, « Moul Djellaba » arpente à la tombée de la nuit les rues algériennes.

De Mostaganem à Constantine, de Naâma à Alger, il contemple avec nostalgie et regret ces étendues terres et bâtisses, dont “il a perdu les repères et qui ne sont plus les siennes”.

« Moul Djellaba », au visage caché, « sans identité », déserte ainsi la société. Il n’est plus chez lui. Pointé du doigt, il est appelé « mendiant » quand il n’est pas traité de « fou ».

« Quelques décennies auparavant, la djellaba était portée par des moudjahidines, des hommes de valeurs. Cette tenue traditionnelle représentait la sagesse ».

Ce personnage “symbolise les coutumes de l’Algérie et son identité”, explique Debba Ahmed Badreddine.

Dans son récit photographique conceptuel “يوميات مول الجلابة”, il interroge ainsi la société algérienne à propos de ses traditions, boudées ou moquées par ignorance ou par inadvertance.

Badreddine explore la photographie pour donner forme à ses idées et ses perceptions. Il est depuis son jeune âge attiré par toutes les formes de l’art, mais son penchant pour le 8e a très tôt pris le dessus.

Son diplôme d’ingénieur en poche, il intègre l’Ecole des Beaux-Arts de Mostaganem. Après deux années, il abandonne pour entamer une carrière professionnelle et surtout se consacrer à la photographie.

De son art, il désire communiquer ses idées, et surtout aborder le patrimoine de son pays. A travers ses photos, Debba Badreddine touche aussi à l’émotion, mais cherche surtout à interpeller les pensées de chacun.

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