La calligraphie Koufie de Mongi Ammar: Beauté et pratique d’un art

La calligraphie Koufie de Mongi Ammar: Beauté et pratique d’un art

La calligraphie koufie est l’un de ces livres qu’on s’offre pour embellir sa bibliothèque et qu’on lit pour parfaire ses connaissances.

Ce bel ouvrage du calligraphe tunisien Mongi Ammar est à la fois une œuvre d’art et un manuel pédagogique, théorique et pratique. Destiné au public le plus large, le livre écrit en arabe, dans un style très simple, est la meilleure et la plus belle issue pour entrer dans le monde de la calligraphie. L’ auteur Mongi Ammar, élève du fondateur de l’école tunisienne de calligraphie arabe, Cheikh Mohamed Salah El-Khemassi, est reconnu comme l’ un des meilleurs calligraphes tunisiens aux côtés du grand plasticien Nja Mahdaoui, dont les œuvres sont exposées au British Muséum. L’introduction nous plonge d’emblée dans l’histoire des différents styles de la calligraphie arabe et ce qui les diffère avec le style koufi. En effet, le koufi a des règles spécifiques et se dessine à partir de traits géométriques. Ce qui n’est pas le cas des genres naskhi, diwani, thoulthi et meghrabi qui permettent le droit d’innover en donnant une certaine souplesse aux formes et en jouant sur les arrondis. C’est le cousin du Prophète Mohamed (QSSSL), Ali Ibn Abi Taleb, qui aurait créé le style neskhi. Le genre meghrabi est spécifique aux pays du Maghreb. Le koufi, qui tient son origine de la ville de Koufa, dans le sud de l’Irak, existe depuis le premier siècle de l’hégire. L’auteur du livre a tenu à présenter quelques modèles des différents styles tel qu’el Andaloussi, el farissi et le diwani avant de s’étaler sur le koufi. Toutes les pages de l’ouvrage sont embellies par de jolis motifs et tableaux écrits dans le modèle koufi avec toutes les explications nécessaires. Si, dans certains exemples, on voit clairement que le dessinateur s’est basé sur des formes géométriques, dans d’autres, plus recherchées, on ne peut qu’apprécier la beauté des images. C’est en contemplant ces belles images qu’on découvre, parfois difficilement, le texte qui est souvent soit un verset du noble Coran, un hadith du Prophète Mohamed (QSSSL) ou un proverbe. L’auteur ne se contente pas d’offrir au lecteur ces beaux tableaux mais donne des cours d’initiation à cet art. En effet, puisque l’outil principal, «le Qalem» (plume de roseau) n’a pas changé depuis des centaines de siècles, l’amateur n’a qu’à apprendre son utilisation avant de suivre les méthodes de Mongi Ammar.

Voyage à travers l’histoire

Le papier millimétré facilitera bien les choses, car l’auteur du livre donne clairement les règles de base de l’écriture artistique. Chaque lettre a, en effet, ses spécificités et le nombre de cases qu’elle ne doit pas dépasser pour rester dans les normes. Ainsi, le futur calligraphe pourra créer des formes selon son imagination et son génie, tout en ne modifiant pas les règles du style koufi Il faut noter, par ailleurs, que les tableaux et les motifs choisis par l’auteur offrent au lecteur un voyage à travers l’histoire de la calligraphie koufie dans toute sa diversité et sa richesse. Enfin, ce livre est à lire et à feuilleter avec passion. Les artistes doivent le lire et ceux qui ne sont pas artistes doivent, également, le lire pour le devenir.