Kouiret: chapeau bas du monde de la culture pour le « Grand Monsieur » du cinéma algérien

Kouiret: chapeau bas du monde de la culture pour le « Grand Monsieur » du cinéma algérien

tb (14).jpg Le monde du théâtre et du cinéma algériens déplorait dimanche, dans diverses réactions à l’APS, la perte le même jour à Alger de Sid Ali Kouiret saluant le talent et les qualités humaines de ce « monstre sacré » du septième art, qui aura marqué de son empreinte la culture algérienne de ces 50 dernières années.

Le cinéaste Bachir Derrais, qui a produit le dernier film du défunt en tant qu’acteur en 2012 dans « Llob and Co », a vu dans le décès de Sid Ali Kouiret la disparition de « la dernière grande vedette du cinéma algérien ».

Sid Ali Kouiret était « la star incontestée du septième art algérien des 50 dernière années », a jugé le cinéaste tout en saluant le « grand professionnalisme » de l’acteur disparu et son « esprit jeune, même lorsqu’il a atteint le grand âge ».

Réalisateur de « L’opium et le bâton », première grande oeuvre cinématographique où Sid Ali Kouiret campait le premier rôle, Ahmed Rachedi s’est dit particulièrement attristé par cette « grande perte pour l’Algérie, pour son cinéma et son théâtre ».

Le défunt, opiniâtre et travailleur, avait toujours souhaité entre autres une suite à « L’opium et le bâton », a-t-il confié.

Compagnon du défunt, le doyen des comédiens algériens Taha Laamiri, très peiné par cette disparition, a évoqué quant à lui l’ « humanisme exceptionnel » de Sid Ali Kouiret et son « tempérament joyeux », tout en rappelant qu’il avait fait partie de la troisième génération de comédiens de la troupe du FLN, créée pendant la guerre de libération.

Pour sa part le directeur du Théâtre national algérien (Tna), Mohamed Yahiaoui, a regretté l’ « immense perte » pour le cinéma et le théâtre algériens qui voient ainsi disparaître un « grand artiste au charisme et au talent inégalabes ».

Attristés par la disparition de « l’enfant terrible » du cinéma, Amar Rabia, s’exprimant au nom de l’association « Lumières », a salué ce grand artiste au talent « naturel et spontané ».

Compagnon du défunt depuis plus de 60 ans, le réalisateur Ghouti Bendeddouche regrette lui aussi la disparition de cet « artiste complet, d’une grande sensibilité qui a donné toute sa vie à la culture algérienne, en s’y investissant entièrement », selon les termes de ce cinéaste.

Le réalisateur qui a distribué Sid Ali Kouiret dans « Hassan Nya » (1982) et dans « Echebka » (1975) a confié que le défunt était « toujours très heureux » de se lancer dans un nouveau projet de tournage.

Comédien et metteur en scène, Mustapha Ayada a évoqué, lui, le « grand militant de la cause nationale et de la culture » qui a, a-t-il plaidé, « voué toute sa vie au sevice de la culture algérienne ».

Bouleversé, le réalisateur Hadj Rahim a regretté « la perte d’un ami » et d’un « artiste aux qualités humaines exceptionnelles », un « amoureux de l’Algérie », qui pouvait travailler dans tous les registres de l’actorat.

Pour lui, c’est un comédien de la classe des grands Hassan El Hassani, Rouiched ou Allel El Mouhib.

Né le 3 janvier 1933 à Alger, le défunt avait marqué l’histoire du cinéma algérien dès l’indépendance nationale, en se produisant dans plusieurs grandes oeuvres comme « L’opium et le bâton », « Chronique des années de braise » ou encore « Décembre ».

L’acteur est décédé dimanche après-midi à l’âge de 82 ans après une longue carrière de plus de 60 ans jalonnée de nombreux succès dans le théâtre et le cinéma.