Hommage à Duke Ellington sous la baguette de Rémi Dumoulin à Alger: «Jazzaïr Big Band» célèbre avec brio la journée internationale du jazz

Hommage à Duke Ellington sous la baguette de Rémi Dumoulin à Alger: «Jazzaïr Big Band» célèbre avec brio la journée internationale du jazz

Des années 1920, jusqu’au années 1970, l’orchestre de Tours a revisité les plus grands standards de jazz. Dans la deuxième partie de la soirée, des musiciens algériens ont rejoint l’orchestre pour des solos et des moments de fusions harmoniques.

A l’occasion de la célébration de la «Journée Internationale du Jazz», l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) a organisé, vendredi dernier, pour la première fois en Algérie, un big band jazz composé de près d’une trentaine de musiciens pour un concert unique, en hommage au pianiste, compositeur et chef d’orchestre de jazz Duke Ellington. Décrétée par l’Unesco en 2011, la Journée internationale du jazz consacre cette musique comme un «vecteur de liberté et de créativité qui favorise le dialogue interculturel et rapproche les peuples».

Cet esprit de créativité et de dialogue était présents à l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaïh, où les mélomanes étaient nombreux pour cette soirée exceptionnel marquée par le projet, «Jazzaïr Big Band» animée par le Dumoulington Orchestra de la ville de Tours en France et des musicien algériens qui avaient participé à une résidence de création à la villa Abdellatif.

Durant plus de deux heures, le Big Band talentueusement dirigé par le chef d’orchestre Rémi Dumoulin a captivé les présents par l’enthousiasme des musiciens, des solistes et des surprises qui ont marqué cette soirée dédiée à l’esprit jazzy de celui qui a donné ces lettres de noblesse au jazz, Duke Ellington.

En première partie de soirée, les musiciens du «Dumoulington Orchestra» composée d’étudiants et de professionnels tourangeaux, autour de transcriptions fidèles du répertoire Ellingtonien, ont transporté les présents dans l’univers du jazzman américain qui a marqué près d’un demi-siècle de ce style de musique. Le chef d’orchestre a su créer une véritable symbiose entre le public et l’orchestre, en présentant les différentes partitions et arrangement pour cette soirée hommage, ponctuant les intermèdes d’anecdotes sur l’histoire des pièces choisies et le parcours de l’un des piliers du jazz américain.

Des années 1920, jusqu’au années 1970, l’orchestre de Tours a revisité les plus grand standard de jazz interprété par les pétillants pianiste Ludovic Yapaudjian, les trompettistes Jean-Baptiste Réhault, Paul Cadier, Etienne Quezel, Romain Meunier, Florent Michaud, Tom Grigne, Adrien Colas, Martin Declercq, Nicolas Fernandes. A la guitare Pierre Guimbail, à la batterie de Lorenzo Rotini, à la contrebasse Simon Buffaud et aux Quentin Longepe Alexis Persigan et l’envoutant Benjamin Augé. Le public a également apprécié des pièces plus longues telles que la suite en quatre mouvements et les solos que le maître avait composés pour ses compagnons de route.

La première surprise de la soirée est la présence d’Aïda, la chanteuse du groupe Garage Band interprétant Kissing my baby chaleureusement applaudie par le public. Cette première partie s’est clôturée avec un tour du monde avec Duke qui, tel le souligne le chef d’orchestre Rémi Dumoulin, «rapporte de ces tournées mondiales des images sonores et des atmosphères. Il transcrivait cela dans ses compositions avec finesse et subtilité sans tomber dans la carte postale».

Ainsi, l’orchestre «Dumoulington Orchestra» a fait voyager le public à travers les différents continents de l’Afrique, à l’Asie en passant par l’Europe avec la  Suisse, l’Amérique latine, au cœur de l’Amérique jazzy en Louisianne et également l’Australie ainsi que le Moyen-Orient. Ponctuant chaque voyage de retentissant applaudissement, les mélomanes présents ont apprécié «El Barbero Loco» «Néo Créole», «Ahmad»et «Didgeridoo» où Duke a reproduit au saxophone baryton le son de cette longue flute aborigène aux sonorités envoutantes.

Dans la deuxième partie de la soirée, c’est au tour des musiciens algériens de rejoindre l’orchestre pour des solos et des moments de fusions harmonique. Le public a pu découvrir le talent des saxophonistes Arezki Bouzid, Mouhamed Shihadeh et Hacene Zemrani, du trompettiste Mohamed Amine Naas, à la Basse électrique : Nadjib Gamoura, le guitariste Nazim Kridech et au Trombonne Bakli Zatout.

Cette seconde partie a également été marquée par l’entrée en scène le chanteur Hamidou à la grande surprise du public. Hamidou a d’emblée séduit les connaisseurs présents dés les premières de «My funny valentin» standard mytique de Frank Sinatra. Un défi relevé avec brio par Hamidou avec sa voix de ténor, les envolées lyriques et la tessiture vibrato de crooner sous un standing ovation du public. Hamidou enchaîne ensuite avec un autre grand standard «Sunny».

Cette soirée se clôture avec un hommage à l’Algérie où la jeune chanteuse Aïda interprète en duo avec Hamidou «El Bareh» du regretté El Hachemi Guerouabi. Avec un arrangement jazzy et une orchestration de cuivre saluée par un standing ovation du public.