Guelma: Le matelassier, un métier en voie de disparition

Guelma: Le matelassier, un métier en voie de disparition

Les familles guelmies ont toujours eu recours aux services d’un matelassier, notamment lors de la préparation de la dot de la mariée.

En effet, conformément à nos coutumes, les parents du prétendant remettent, entre autres, deux à trois quintaux de laine pour la confection des matelas et de la literie. Cette dernière est lavée, rincée, nettoyée et séchée par une pléiade de femmes qui accomplissent une “touiza” dans une grande cour, au bord d’une rivière ou à la campagne. Le cas échéant, cette tâche pénible est confiée à des professionnelles à raison de quelques milliers de dinars le quintal. Les parents de la mariée achètent le tissu en reps dans les magasins spécialisés et les couturières façonnent les matelas qui seront par la suite bourrés de laine et confectionnés dans les règles de l’art. Dans ce contexte, il est fait appel à ces matelassiers qui possèdent des échoppes, souvent des hangars ou garages, où ils s’adonnent à cette activité à raison de mille dinars le matelas. En général, ils élisent domicile sur les hauteurs de la ville, dans les cités Hadj-Embarek, M’rabet-Messaoud, Aïn Defla et DNC. D’autres, faute de locaux, préfèrent se déplacer et accomplir ce travail chez leurs clients. Pour des raisons évidentes d’hygiène et de santé, des maîtresses de maison font appel à ces matelassiers pour rénover leur literie qui sera préalablement lavée, rincée et séchée. De toute évidence, cette profession est souvent sollicitée par les familles qui ne lésinent pas sur le volet esthétique et moderne de leur intérieur. Ces métiers florissants dans un passé récent sont à présent marginalisés, car d’aucuns préfèrent acquérir des matelas industriels dans les magasins spécialisés, puisque cette formule est jugée pratique, économique et à la mode. De ce fait, cette profession si chère à nos ancêtres périclite au fil des ans. C’est la rançon du progrès.

Hamid BAALI