Exposition “HOB” de l’artiste-peintre Abderezak Hafiane: L’amour sous toutes ses coutures

Exposition “HOB” de l’artiste-peintre Abderezak Hafiane:  L’amour sous toutes ses coutures

Le plasticien Abderezak Hafiane exhibe, depuis samedi dernier et jusqu’au 28 mai, l’exposition “Hob” (Amour) à la galerie Aïda (Dely-Ibrahim), au travers d’une collection riche de 107 œuvres aux antipodes des traditionnels tableaux sur toile ou sur papier. Tambours et cadres sculptés à même le bois sont des canevas qu’a choisis le peintre afin de nous montrer sa définition de l’amour : filial, conjugal ou même patriotique. À cet effet, Hafiane nous a expliqué : “Cette exposition est un hommage à mes défunts parents, mon entourage, ma femme, mes enfantS et la vie.

Le travail que j’ai effectué est sur différents supports et techniques, comme le bois, la toile, le papier et le cuir, où j’ai essayé d’apporter une nouvelle lecture par rapport à mes anciennes expositions que j’ai présentées il a quelques années en France. Cette fois-ci, je me suis tourné vers ce travail, mais avec une nouvelle sensibilité”. Trois séries regroupées sous différentes thématiques en plus des trente-et-un tableaux individuels, donnent ainsi à voir les maîtrises technique et esthétique du peintre. “Sensations”, une collection de peintures sur planches en bois réalisées grâce à diverses techniques, une hétérogénéité qu’assume par ailleurs l’artiste, qui dira : “Je n’aime pas me limiter dans les techniques, c’est pour cela qu’on retrouve du collage, de l’assemblage, de l’acrylique, de l’aquarelle et du dessin sur différents supports”.

Les œuvres, encerclées par un pourtour en bois sculpté qui leur donnent des airs d’armure, “protège” selon les propos du peintre “les personnages féminins qui se trouvent en leur sein”. “Chansons pour elles” sont douze peintures sur bendir, dont le plasticien a utilisé la peau en cuir comme support pictural en s’appropriant des techniques de l’abstrait, du cubisme avec quelques clins l’œil à Issiakhem.

Les visages féminins occupent tout l’espace circulaire des instruments, avec leurs traits tantôt exagérés tantôt délicats, avec des regards inquisiteurs, curieux, voire hautains de femmes dans leurs habits traditionnels, exhibant chevelure et tatouages sur le visage, abreuvent ces réalisations polychromes allant du rose au bleu, orange ou vert.

“Consécration”, une toile de 80cm/160cm, est, malgré l’espace étroit qui lui a été réservé, la pièce phare de cette exposition, car elle résume, dans un chatoyant mélange de couleur et de techniques, la vie du peintre : les couleurs chaudes, représentant la terre natale du peintre, El Oued, entrent en communion avec les couleurs froides, comme le vert, le bleu ou le violet, tandis que le feu du désert reproduit à travers l’orange et le rouge, côtoie le bleu turquin du fleuve où sont allongés le peintre et son épouse, avec sa robe et ses bijoux kabyles, littéralement baignés dans un océan d’amour.

À souligner que cette exposition a été accompagnée par la sortie d’un beau livre édité par Aïda Agency Edition, sous la plume de l’auteur et universitaire Saleh Eddine Balabes, disponible dans la même galerie au prix de 4500 DA.