“El-ghani w’el-fakir”, de cheikh adda guerouani : Sur la voie des grands maîtres du chaâbi

“El-ghani w’el-fakir”, de cheikh adda guerouani : Sur la voie des grands maîtres du chaâbi

elghani.jpgLes passionnés du chaâbi trouveront leur lasciveté dans El-Ghani w’el-fakir, le nouvel album de cheikh Adda Guerouani, un artiste qui a toujours brillé par sa modération, son humilité et sa philanthropie, des traits de caractère qui n’attirent pas souvent la lumière des projecteurs… Composé de cinq chansons, cet enregistrement qui vient d’être mis dans les bacs des disquaires est produit par le poète invétéré Ahmed Bouziane et édité par l’Agence africaine de la production cinématographie et culturelle de Aïn Naâdja.

Son intitulé, El-Ghani w’el-fakir (le riche et le pauvre), nous rappelle le feuilleton de Peter Strauss et Nick Nolte des années 1970, inspiré du roman d’Irwin Shaw (écrivain, cinéaste et producteur américain) qui relatait l’histoire de deux frères aux destins hétérogènes. Ya chari dala, Eddouam lamoulana, Ya ahl el-djaoud el-wafi et Ya l’mejd ya sid el-bachar sont les autres chansons qui composent ce volume qui donne un nouveau souffle au chaâbi, dans le style de Mazouz Bouadjadj, interprète de la célèbre chanson Khelkhal Awicha. Roboratives, revigorantes et saines, ces chansons sont chantées de manière aérienne et pleines de fraîcheur par cheikh Adda Guerouani, qui a su allier musique du terroir et modernité, en empruntant la voie des grands maîtres de la chanson chaâbi.

Un produit qui arbore un style qui se veut classique dans le champ de la mélodie algérienne. Et ce qui est remarquable est que le parolier Ahmed Bouziane a composé –comme à son habitude– des textes qui évoquent la réalité de la société algérienne. C’est un ménestrel captivé par la poésie d’auteurs de renom comme Abou Tammam, El-Bouhtouri, El-Moutanabbi, El-Mendassi, El-Hadj Khaled Ben Ahmed et bien d’autres, dont l’inspiration lui a valu une notoriété qui a dépassé les frontières.

Il est tant vrai que l’auteur de l’Esprit de la Concorde, Entre l’interdit et le non dit, L’épopée de Baba Merzoug, Florale de la mémoire, Voix contemporaine et autres Poèmes pour la Révolution et la Patrie, est aujourd’hui propulsé à un rang méritoire en Algérie et dans le monde Arabe. Quant à cheikh Adda Guerouani, il promet de revenir avec d’autres produits dont le style sera sur la lignée des grands maîtres du Melhoun, à l’instar de Mostefa Ben Brahim, Abdelkader El-Khaldi…

R. S.