Djahida Houadef expose à l’institut Cervantès: Une œuvre pétillante

Djahida Houadef expose à l’institut Cervantès: Une œuvre pétillante

Ce sont des toiles avec une floraison de couleurs et un éclatement de formes qui émanent de l’exposition de Djahida Houadef, qui se tient à l’Institut Cervantès du 22 avril au 22 mai prochain.

Comme à l’accoutumée, l’exposition de Djahida Houadef renvoie à cette éclosion de couleurs dont elle est si friande et qu’elle nous a habitués à voir. Sa touche personnelle se circonscrit dans cet agencement et cette harmonie de tons sublimes. Cette exposition rétrospective intitulée «Nombreuses facettes» regroupe diverses collections des années 2005 à 2017. Ce sont des toiles éclatantes de tons ardents, étincelants et flamboyants qui titillent nos yeux et nos sens. A travers les nouvelles compositions de cette année, Djahida fait quelques clins-d’œil à ces femmes fleurs dont elle est lestée mais pas seulement. Ce sont aussi des femmes africaines qui donnent le ton par leurs nuances criardes.

Couleurs vives

Dans cette collection, la primauté va à la couleur vive suivie de la thématique qui englobe divers sujets sociaux, en témoignent certains tableaux, notamment «La main dans la main», «Regard dans le vague», «Au Tassili N’ajjer», et «Effervescence au ton africain». Ces intitulés suggèrent la vie africaine avec son riche environnement champêtre et la quiétude d’une vie simple et bucolique. Dans ces jardins colorés et dans ces champs herbeux, Djahida nous introduit dans son univers fleuri, et verdoyant, à un voyage où «là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe et volupté», comme disait si bien Baudelaire.

Dans son monde enchanté, Djahida s’éclate et s’épanouit comme ses femmes fleurs et ses oiseaux. Loin d’être des houris, ces femmes guillerettes proviennent de la pure créativité de Djahida dont l’imaginaire est toujours aussi fécond et inventif. Dans ces nouvelles compositions, on se projette et on souhaiterait être en harmonie avec ces femmes tant la scène est suggestive et la teinte attrayante. C’est comme une invitation à les rejoindre dans leur milieu et leur quotidien. Une performance extraordinaire qui fait de Djahida une artiste consacrée. Positive, volontaire et déterminée, elle débusque des latitudes nouvelles qui la charment et la ravissent. Ce qui étonne agréablement chez cette artiste expérimentée, c’est sa force à aller de l’avant.

Elle est toujours à l’affût d’une nouvelle idée, en quête de sujets et ses diverses collections le prouvent. Chaque année, elle présente de nouvelles expositions avec des thématiques différentes tout en étant guidée par ses premières amours, ses floralies et ses femmes fleurs. Pour les magnifiques compositions de 2017, on sent plus de liberté dans les teintes et les formes sont plus généreuses. Sa palette est plus incandescente et plus rutilante tant la couleur pétillante et chatoyante prédomine aisément. Intense et rayonnante, son œuvre est d’une grande radiance. Ses Africaines sont exubérantes, expansives et agréables. A leur image, Djahida Houadef est communicative et affable et sa palette est enjouée et gaie.

Lumière

Lorsque l’on voit ses toiles, on sent une Djahida rêveuse et contemplative d’un monde serein empreint de paix et d’amour. Les nouveaux tableaux de la plasticienne talentueuse sont en toile contrairement aux autres qui sont sur du papier. Pour cette exposition, on retrouve diverses techniques dont l’acrylique, l’huile sur toile et la technique mixte sur papier. «Cette fois-ci, j’ai changé le support», dit-elle, ce qui explique peut-être cette lumière et cet éclat qui s’en dégagent. Les couleurs sont d’une brillance surprenante et prodigieuse. Indubitablement, la peinture de cette artiste est suggestive et évocatrice. Son monde enchanté de farfadets, de lutins et de fleurs, laisse place à plus de maturité picturale et à un ton plus libertaire. Une parfaite maîtrise des teintes et des femmes aux formes plus maintenues plaident pour une peinture plus aboutie.