Des thèmes philosophiques présentés au 6e FCIDC par l’Algérie, la Palestine, le Maroc et le Kenya

Des thèmes philosophiques présentés au 6e FCIDC par l’Algérie, la Palestine, le Maroc et le Kenya

9b4cd5cca857d590c988176674241a92_XL_14024_theme5_620_350.jpgLa terre, l’existence, l’eau et autres thèmes philosophiques en relation avec l’individu, ont été présentés mardi soir à Alger par des troupes de danse d’Algérie, de Palestine, du Maroc et du Kenya dans le cadre du 6e Festival culturel international de danse contemporaine (FCIDC), prévu jusqu’au 22 novembre.

Devant le public attentionné du Théâtre national Mahieddine Bachtarzi, les danseurs et les ballerines des différents pays à l’affiche sont allés au-delà des mots pour exprimer, par le mouvement du corps, leurs préoccupations sur le monde d’aujourd’hui.

« A l’ombre des arbres », chorégraphie de 15mn, de l’Algérien Fares Fettane de la troupe « Wach » qui a dansé en solo sur son texte, et tenté de sensibiliser sur des questions de l’environnement.

Dans une forme abstraite et un exercice physique intense et plein, le mouvement statique de la première partie représentant l’arbre, a complété la partie dynamique qui racontait l’homme, illustrant les similitudes entre la vie des arbres et celle de l’être humain.

La troupe palestinienne « Orient and Dance Théâter », très attendue, a ensuite présenté  « Voyage », une chorégraphie alliant le rêve à l’action, dans une conception de Maher Chawamreh, qui raconte l’histoire d’un lieu de provenance dans toute sa densité historique, patrimoniale et culturelle, vivant dans ses tourments existentiels.

Meropi Makhlouf, campant le rôle de la terre d’origine, suspendue à un long tissu, danse, esquissant des étirements et des torsions qui renverraient à l’idée d’une douleur ou d’une blessure encore ouverte.

Cette terre d’appartenance, bien que meurtrie, va donner, de l’élan à un groupe de ses enfants qui va tenter de défier l’adversité sur un fond de musique mélancolique, puis déterminé, signé en partie par Rym Benna.

Le public a longtemps applaudi la troupe palestinienne qui a fait preuve de professionnalisme dans une prestation plaisante qui a duré plus de 30 minutes.

La compagnie marocaine « 2k-Far », est ensuite intervenue préférant s’intéresser à la condition humaine dans « Sol-Os », une chorégraphie de Khalid Benghrib qui raconte les tourments de l’homme, citoyen du monde, dans une forme où les personnages finissent en automates.

Sur un fond musical empreint d’anxiété, le poids d’une société dogmatisée avec toutes ses contraintes, va générer des difficultés de déplacement et instaurer l’indécision chez l’individu, réduit au « Ni oui, ni non, mais bien au contraire » qui le pousse à l’immobilisme et à la précarité.

La troupe « Zama Zama Dance Academy » du Kenya a mis en scène  « Tumia Hii », une chorégraphie signée John Maina, autour du thème de l’eau, comme « source de la vie » à préserver, présentée dans des tableaux à l’esthétique bien travaillée.

Dans des déplacements en groupe synchronisés, trois ballerines et autant de danseurs, ont brillé de technique et d’agilité dans une suite de mouvements marqués par la grâce et la fermeté qui ont mis en valeur, près d’une demi-heure durant, le travail du corps célébrant l’eau comme richesse naturelle et objet de conflits dans le futur.

« Areq » ou insomnies, écrite par Anyr Winaruz a été la dernière chorégraphie de la soirée, présentée par la compagnie « Winaruz » qui a tenté de permettre à l’esprit de se défaire de ses contradictions.

Dans un exercice hautement technique, marqué par la précision du mouvement, deux femmes représentant le même personnage dont l’image est dédoublée, entrent dans une confrontation d’idées entretenant la dualité sur un fond musical plaisant donné par les sonorités cristallines d’un piano.

Vingt-huit pays participent au 6e Festival culturel international de danse contemporaine (FCIDC) qui a programmé pour la journée du mercredi l’Espagne, la Côte d’Ivoire, la République Tchèque, l’Egypte et l’Algérie.