CINEMATOGRAPHIE : 60 ans plus tard, le colonialisme français jugé sur les grands écrans à Paris

CINEMATOGRAPHIE : 60 ans plus tard, le colonialisme français jugé sur les grands écrans à Paris

7124321-10918503.jpgLa guerre d’Algérie est le ‘’ Fidaï ‘’durant la guerre d’Algérie au cœur de deux films touchant et réaliste font leurs entrée en compétition de la Mostra de Venise, et qui est étrangement en résonance avec le fracas du monde actuel. Soixante (60) ans plus tard, la colonisation française est jugée sur les grands écrans de Venise et de Paris. La date de sortie du premier film est fixée au 14 janvier prochain, alors que le deuxième sera à la veille du 1er Novembre. Quelle coïncidence ?!

Le ‘’ Fidaï ‘’durant la guerre d’Algérie sur les écrans de Paris à partir du 29 octobre 2014, une date qui coïncide avec les festivités du déclenchement de la Révolution algérienne, le 1er Novembre 1954 , les français et les algériens sont tous invités au cinéma français pour le film de Damien Ounouri « Fidai ». Synopsis : « Pendant la Révolution Algérienne, mon grand-oncle rejoint sa sœur en France et intègre secrètement un groupe armé du FLN. Règlements de compte, tentatives de meurtres, clandestinité, emprisonnements, puis l’expulsion en 1962, année de l’indépendance algérienne, son parcours individuel raconte l’histoire de la majorité des anciens combattants algériens et fait écho à l’actuelle effervescence du Monde arabe. Aujourd’hui, à soixante-dix ans, El Hadi révèle cette partie obscure de son existence ».

Un « fidaï », en arabe, est un soldat, soumis à un code de l’honneur strict et prêt à sacrifier sa vie pour une cause, sans pour autant aspirer à devenir martyr. Le terme se rapporte, dans le remarquable film de Damien Ounouri, à son grand-oncle Mohammed El Hadi Benadouda qui, pendant la Révolution algérienne, a secrètement intégré un groupe armé du Front de libération nationale (FLN) en France. Là, on lui confie une arme et l’ordre d’assassiner un traître. El Hadi s’exécute. Il connaîtra le maquis, les règlements de compte, la clandestinité. Aujourd’hui âgé de 70 ans, il rompt enfin le silence autour de cette période obscure de sa vie ».

La guerre d’Algérie au cœur d’un film à Venise en Italie.

Le grand acteur américain, Viggo Mortensen, célébrité planétaire depuis son rôle d’Aragorn dans le « Seigneur des Anneaux » et dans une adaptation d’Albert Camus, s’invite dans un film sur la tragédie de la Guerre d’Algérie. Il s’exprime pour la première fois en français aux côtés de Reda Kateb dans «Loin des hommes ». L’acteur américain Viggo Mortensen, le réalisateur français David Oelhoffen et l’acteur français Reda Kateb étaient présents pour la projection de « Loin des Hommes » en compétition à la 71ème Mostra de Venise (Italie) le 31 août 2014 au Lido. « Loin des hommes », deuxième long-métrage du Français David Oelhoffen, est l’un des films les plus attendus de la Mostra, et pas seulement pour la présence à l’écran du charismatique Viggo Mortensen, à la célébrité planétaire depuis son rôle d’Aragorn dans le « Seigneur des Anneaux ».

Le film, qui s’inspire de la nouvelle d’Albert Camus « L’hôte », issu du recueil « L’exil et le royaume », se déroule dans les montagnes de l’Atlas en 1954, au début de ce qui deviendra la guerre d’Algérie. La révolte grondant dans la vallée, deux hommes, que tout oppose, sont contraints de fuir à travers les crêtes du massif algérien.

Le premier, Daru (Viggo Mortensen), est un instituteur venu d’Espagne, qui parle français et arabe, et qui apprend le français à des enfants algériens. Le second, Mohamed (Reda Kateb), est un villageois accusé de meurtre. Leur destin bascule quand Daru est chargé d’escorter Mohamed jusqu’au village voisin pour y être jugé et à coup sûr exécuté. Poursuivis par des cavaliers algériens réclamant vengeance et par des colons français revanchards, les deux hommes se révoltent. De fait, la violence est partout dans ce film, et dans les deux camps. L’armée française en prend pour son grade, notamment dans une scène qui montre des Algériens se faire tuer par des soldats français alors même qu’ils se rendent. « C’est un crime de guerre », leur dit Daru. Cela peut-il raviver certaines plaies de part et d’autre de la Méditerranée ? « Il n’y a pas de volonté de controverse et si c’était le cas, ce serait bien malgré moi », s’est défendu le réalisateur. « C’est facile, soixante –(60) ans plus tard, de juger la colonisation, qui est une impasse historique. Il se trouve que dans cette région de l’Atlas, en 1954, l’armée française a abattu une cinquantaine d’Algériens, c’est un fait historique. Il faut montrer les choses comme elles se sont passées », a-t-il ajouté.

Riad