Batna : clôture de la 8e édition du festival national du théâtre Amazigh

Batna : clôture de la 8e édition du festival national du théâtre Amazigh

Après une semaine de compétition, le rideau est tombé sur la 8e édition du festival national du théâtre amazigh, hier, au théâtre régional de Batna par une cérémonie de remise des prix aux lauréats.

Placé sous le signe de l’austérité par le ministère de tutelle, le budget de l’édition de cette année a été réduit de plus de la moitié par rapport aux années précédentes, pénalisant ainsi le commissariat ainsi que les troupes participantes, la troupe d’Ilizi par exemple a été contrainte de faire un périple éreintant de quatre jours par route, quant à la troupe Numidia d’Oran, elle a fait tout simplement défection à la dernière minute faute de moyen de transport .

Les prix de cette édition sont répartis ainsi :

– Prix de la meilleure œuvre complète à la troupe de la coopérative Machahou d’Iferhounen (Tizi Ouzou).

– Prix de la meilleure interprétation masculine : Azzedine Benamor, du théâtre régional de Batna .

– Prix de la meilleure interprétation féminine à Simoud Soraya du théâtre régional de Bejaia.

– Prix du meilleur second rôle féminin pour Tiziri Benyoucef de la troupe Ithran de Bouira .

– Prix du meilleur second rôle masculin pour Hamza Mechmech de l’association Tagharma d’Akbou (Bejaia) .

– Prix de la meilleure musique à Kamel Lakhdari de l’association Espace Bleu de Batna.

– Meilleur prix mise en scène à Abdelwahab Athmani de l’association Awal de Bouades (Sétif)

– Meilleur texte à Nouradine Aith Slimane du théâtre régional de Tizi Ouzou.

– Meilleur scénographie pour le théâtre régional de Bejaia.

– Prix de du jury pour la troupe de l’association culturelle Thaghit nazjar Imoula Djanet (Illizi).

Les théâtres régionaux pointés du doigt

Seuls trois théâtres régionaux (Batna, Bejaia, Tizi Ouzou) ont pris part à la 8e édition du théâtre amazigh, le TNA (Théâtre National algérien) et celui d’Oum El Bouaghi n’ont pas présenté de pièces. Les participants et les organisateurs étaient presque unanimes pour dénoncer ces défections, Ali Djebara du commissariat du festival s’interroge : « Pourquoi les autres théâtres régionaux ne montent pas de pièces en tamazight ? Tamazight n’est-elle pas une langue officielle en Algérie ? », le commissaire du festival M. Salim Souhali plaide quant à lui pour que les autorités imposent aux théâtres régionaux dans toute l’Algérie de monter une pièce en tamazight chaque année.

La wilaya de Khenchela était encore une fois aux abonnés absents, la ville de Kaïs qui a tant donné au théâtre et dans laquelle la première pièce en chaoui a été produite pour la première fois, vit aujourd’hui une situation déplorable. Le projet du théâtre de la ville étant complètement à l’abandon depuis des années.

Le public toujours au rendez-vous

Le succès du festival ne s’est pas démenti cette année encore malgré la mauvaise météo et les heures tardives des représentations, raison pour laquelle les organisateurs ont émis le souhait de voir la date du festival décalée vers le printemps afin de permettre aux amoureux du théâtre de tout le pays chaoui de venir, et également pour pouvoir programmer des spectacles de rue.

Les étudiants du département de Tamazight de Batna étaient également présents en force, dans le colloque que leur département a abrité mais aussi dans les représentations et les discussions qui les ont suivies. Le chef du département M. Djamel Nehali a promis une implication encore plus importante de ses étudiants dans l’édition de l’année prochaine.

Jugurtha Hanachi