Algérie, mémoire à vif, ou le caméléon albinois, de Brahim Senouci: Une autre fenêtre sur notre histoire

Algérie, mémoire à vif, ou le caméléon albinois, de Brahim Senouci: Une autre fenêtre sur notre histoire

Le roman Algérie à vif, ou le caméléon albinois, de Brahim Senouci, paru aux éditions L’Harmattan, raconte l’histoire d’une belle manière de façon à ce que le lecteur s’y intéresse vraiment.

 

Dans cet ouvrage, l’auteur ouvre les portes aux lecteurs pour qu’ils puissent connaître l’histoire de leur pays avec ses éclats mais aussi ses zones d’ombre. Au regard de la situation délétère et de la barbarie sans précédent qu’a connues l’Algérie, notamment durant la decennie noire, il est important de cerner les problèmes et de comprendre cette violence. Pour ce faire, Brahim Senouci pose la problématique de ces dépassements et dérives. Il fait une investigation dans les tréfonds de la mémoire, et dans le substrat de la société pour éclaircir cette zone d’ombre. Au-delà de l’injustice, de la paupérisation, du chômage et de la crise du logement, terreaux fertiles à toutes revendications et excès, l’auteur débusque d’autres maux qui ont engendré cette situation de crise. Il fait une introspection dans l’Algérie d’hier déterrant les vieux démons, et puisant dans la mémoire collective de tout un peuple, lequel a été bercé par des décennies de mensonges et de propagandes. Brahim Senouci fait appel à ses amis pour comprendre à travers leurs histoires, l’histoire de son pays.

La Guerre de libération nationale et l’exil sont aussi ses propres douleurs qu’il tente d’exorciser. Des témoignages historiques de certains intellectuels et de soldats français lui font entrevoir les méfaits de la colonisation. Stéphane Hessel, ambassadeur de France, qui a participé à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’Homme en 1948, a préfacé ce roman qui remet les pendules à l’heure. L’auteur, Brahim Senouci, docteur en physique, enseignant aux universités des sciences et des technologies d’Oran et de Cergy-Pontoise, contribue à l’action associative pour la naturalisation des mémoires, celles de la colonisation, de l’esclavage dans l’imaginaire de la société française. Un ouvrage intéressant à plus d’un titre, permettant d’avoir à partir d’une approche conviviale, une vision d’une Algérie plurielle face à ses démons.

Kheira Attouche