Abdelkader Alloula, « Le troisième lion d’Oran » revient dans un nouveau livre de Mahouz Tahar

Abdelkader Alloula, « Le troisième lion d’Oran » revient dans un nouveau livre de Mahouz Tahar

actualite254808.jpgNotre camarade et écrivain Tahar Mahouz, a consacré sa plume ces derniers mois à écrire un livre sur le regretté dramaturge, homme du théâtre engagé Si Abdelkader Alloula, assassiné par la horde sauvage un soir du mois sacré du Ramadhan de 1994, alors qu’il était en chemin vers la maison de la culture d’Oran pour donner une conférence sur le théâtre.

L’auteur Tahar Mahouz, qui n’est pas à sa première œuvre, a titré son nouveau livre : « Le troisième Lion d’Oran » en référence aux deux majestueux lions de bronze de l’Hôtel de Ville, décrivant la modestie et l’humanisme du personnage Alloula et décortiquant ses œuvres, notamment ‘’Al Ajouad’’- les Généreux-, ‘’Hammam Rabbi’’ ‘’ El Khobza’’ entre autres et surtout ses rotations à bord de sa mobylette au centre des enfants cancéreux dont il était très préoccupé par leur santé.

Au cours du mois du Ramadhan, par exemple, il leur amène à bord de sa mobylette un plat de chamia, que le comédien Blaha tenait assis derrière le dramaturge. L’assassinat du lion d’Oran a provoqué un séisme sous les pieds des Oranais qui se sont déplacés par milliers à l’aéroport d’Orant attendre la dépouille du regretté, évacué en urgence vers l’hôpital parisien du Val-de-Grace sur ordre du chef du gouvernement d’alors Réda Malek.

Ils étaient aussi des milliers d’Algériens venus de toutes les régions du pays à assister à l’enterrement du troisième Lion d’Oran, à leur tête M. Réda Malek dans un pied de nez aux terroristes barbares. Ce jour là, la situation sécuritaire en Algérie a basculé et la peur a changé de camp.

Alloula de son vivant était un fervent militant de la lutte des classes et il disait « nous vivons depuis une trentaine d’années dans une dictature ploutocratique où le pouvoir et l’argent se retrouvent de plus en plus concentrés au sein d’une caste d’héritiers et de boursicoteurs. Ces gens ne veulent plus rien partager : ils ne veulent plus payer d’impôts, ils ne veulent pas augmenter le SMIC, ils suppriment progressivement emplois et droits sociaux. Cette caste divise pour régner, utilisant le régionalisme comme arme de division de masse, comme cela se fait dans la plupart des dictatures du monde ».

« Le troisième lion d’Oran » a été édité par l’Office des œuvres Universitaires d’Alger. Un livre à lire pour ne pas perdre le lien avec des hommes et des femmes qui ont donné leur vie pour que l’Algérie demeure debout et pour que la nouvelle génération soit plus vaillante et ne doit pas se laisser faire par les manipulations diverses aimait-il à dire. La lutte pour l’égalité et la justice doit continuer ne cessait t-il aussi de répéter.