Abdelghani Chellig, secrétaire général du Syndicat des artisans algériens : «Une étude atteste que les métiers de l’artisanat méritent de figurer dans la liste des métiers pénibles»

Abdelghani Chellig, secrétaire général du Syndicat des artisans algériens : «Une étude atteste que les métiers de l’artisanat méritent de figurer dans la liste des métiers pénibles»

Reporters : Quels sont les points inscrits à l’ordre du jour du Conseil national du SNAA ?

Abdelghani Chellig : Nous avons dressé un état détaillé des conditions pénibles que subissent les artisans dans l’accomplissement de leurs métiers. Nous allons présenter, la semaine prochaine, les résultats d’une étude réalisée sur la base de questionnaires auxquels ont répondu les artisans, notamment ceux adhérents du SNAA, à travers les 48 wilayas du pays et qui rend les métiers des artisans éligibles à la liste des métiers pénibles en cours de confection par la commission nationale présidée par Mohamed Lakhdar.

Quels sont les arguments les plus pertinents en faveur de cette revendication ?

D’après l’étude que nous avons menée, l’espérance de vie d’un artisan ne dépasse guère les 55 ans. C’est à ce titre que nous réclamons de ramener l’âge de départ à la retraite de 65 ans à 50 ans pour les hommes, et de 60 ans à 40 ans pour les femmes. Nous suggérons par ailleurs de revoir la durée minimale des cotisations auprès de la CASNOS de 15 à 10 années pour que l’artisan puisse percevoir sa pension de retraite à un âge précoce.

Quel est le nombre des artisans répertoriés à travers le territoire et quel est le nombre de vos adhérents ?

Les estimations font état de quelque 400 000 artisans exerçant à travers le territoire national. Pour le moment, notre syndicat est structuré à travers plus d’une trentaine de wilayas du pays. Le Syndicat national des artisans algériens se veut fédérateur et œuvre à agir en tant qu’interface vis-à-vis des pouvoirs publics. Il a été créé le 5 février 2014, à la suite d’une assemblée constitutive qui s’est déroulée à l’hôtel El Mehdi à Staouéli (Alger). Nous sommes affiliés à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA).

Le syndicat revendique de catégoriser les métiers de l’artisanat comme étant à haute pénibilité. Est-ce tous les métiers qui y ouvrent droit ?

Oui, le syndicat considère que les trois branches de l’artisanat méritent de figurer sur la liste des métiers pénibles en cours de préparation la commission UGTA mise en place à ce titre. Les artisans encourent handicaps et même maladies chroniques du fait de l’exercice de leurs professions. En présentant une pareille revendication, nous nous sommes basés sur une étude et un questionnaire réalisés à travers les 48 wilayas du pays. Les artisans composent non seulement avec les aléas du marché, économiquement parlant, dans un contexte précaire, mais ils font face également à des soucis de santé ; ce qui nous accorde le droit pour que nos métiers figurent sur la liste des métiers pénibles.