À l’occasion de Yennayer: La diva Nouara aujourd’hui à Tizi Ouzou

À l’occasion de Yennayer: La diva Nouara aujourd’hui à Tizi Ouzou

Il s’agira d’une soirée exceptionnelle qui verra cette dame interpréter ses plus belles chansons et elles sont nombreuses.

C’est une agréable surprise, et non des moindres, qu’ont réservée la direction de la culture et Radio Tizi Ouzou ainsi que l’Assemblée populaire communale de la même ville, aux fans de la diva Nouara, en programmant une soirée qui sera animée par la plus grande chanteuse kabyle, Nouara, dont la voix a été et demeure toujours magique et qui se produira ce soir, mercredi 11 janvier, au théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou.

Il s’agira d’une soirée exceptionnelle qui verra cette dame interpréter ses plus belles chansons et elles sont nombreuses. Des chansons, que l’on peut écouter interminablement sans se lasser, surtout quand on sait que la majorité d’entre elles ont été composées par deux ténors de la musique, à savoir Medjahed Hamid et Chérif Kheddam. Les chansons en question, quand elles sont auréolées par la voix ensorcelante de Nouara, deviennent tout simplement de petites merveilles pour l’oreille et le coeur.

Dire que Nouara est un pilier de la chanson kabyle féminine est un pléonasme. Elle est également l’une des pionnières. Sa voix, toute particulière, a été détectée dès l’adolescence par Cherif Kheddam, qui travaillait à l’époque à la radio kabyle d’Alger. Une grande chance pour Nouara. Car, non seulement Chérif Kheddam l’encadra mais, ayant détecté en elle un talent incontestable, il lui composa et écrivit ses premières chansons. Le succès fût immédiat. Les femmes kabyles, en découvrant les chansons et la voix suave de Nouara, en sont devenue des fans. Dans le contexte de l’époque, où la femme n’avait que cette petite fenêtre de la chaîne II pour s’évader, écouter Nouara était une véritable thérapie.

Quelle est la femme kabyle de l’époque qui ne peut pas fredonner aujourd’hui de longs extraits de «Tit ikyezran», «Lewjabik mi dyehdar yid», «Izidh lwaqt isaadagh», «Amek itbgham ul», «Awin irudjagh»… Même les chanteuses ayant germé après Nouara, ont toutes fait leurs premiers pas dans cet art en l’imitant et en interprétant les chansons de Nouara.

Celle-ci est donc devenue une école et une icône. C’est grâce au fait qu’elle se soit imposée, après Chérifa et Hnifa, que Yasmina, Zohra, Massa Bouchafa, Karima, Sihem Stiti, Ratiba, Aldjia, Wardia Aissaoui, et tant d’autres ont vu le jour et ont réussi à percer, malgré le tabou qui entourait le fait qu’une femme ose chanter dans une Kabylie qui était encore très réservée sur certaines questions. Les choses ont certes changé aujour- d’hui, même s’il en reste encore des résidus, il n’en demeure pas moins que le mérite de Nouara et des autres anciennes chanteuses restera gravé dans les mémoires car elles ont franchi audacieusement le premier pas.

Nouara, en plus de sa carrière en solo, a été également une parfaite complice dans plusieurs duos, qu’elle a réalisés avec des sommités de la chanson kabyle. En plus de Chérif Kheddam, avec qui elle compte plusieurs duos, elle a accompagné le géant et intemporel Matoub Lounès dans son album «Communion avec la patrie». On retrouve sa voix dans trois chansons, à côté de celle du «Rebelle». Il s’agit des chansons «Ayemma», «Communion avec la patrie» et «Khas edhes azman». Nouara a également partagé une merveille avec le chantre de la chanson d’amour Farid Ferragui.

La diva a partagé le micro et le studio avec Farid Ferragui en participant à l’une des plus belles chansons chantées par Farid Ferragui: «Khas hemlaghk». Le fait que trois piliers de la chanson kabyle (Matoub Lounès, Chérif Kheddam et Farid Ferragui) aient fait appel à elle a démontre, si besoin est, à quel point Nouara est une artiste de grande stature. Car, il n’est pas donné à n’importe qui de réaliser des duos avec des sommités pareilles. Et c’est cette Nouara qui retrouvera son public ce soir au théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou, à partir de

18 heures pour célébrer le jour de l’An amazigh, Yennayer.