5e FICA: un mythe de la mémoire collective chilienne porté à l’écran

5e FICA: un mythe de la mémoire collective chilienne porté à l’écran

fb9a1c4b8996e9ae4e3aa0aad132644b_XL_15324_theme5_620_350.jpgLa fiction « Les sœurs Quispe », un drame social au rythme lent et basé sur la beauté des plans, dédiée à une communauté vivant coupée du monde dans les montagnes du Chili, réalisée par le chilien Sebastian Sepulveda a été projetée lundi soir au public, assez nombreux, de la salle El Mouggar à Alger.

D’une durée de 80 mn, cette fiction, inspirée de faits divers qui se sont déroulés en 1972 dans le désert chilien, « Les sœurs Quispe » a été présenté en compétition officielle du 5e Festival international du cinéma d’Alger (FICA) dédié au film engagé qui se tient à Alger depuis vendredi.

Vivant dans des grottes, Justa, Lucia et Luciana Quispe mènent une vie retirée, rythmée par la dure nature des montagnes et les impératifs de leur métier de bergères qui les a également contraintes à l’isolement du monde extérieur et de tout contact avec les villes et villages du pays.

Les nouvelles du monde ne parviennent aux trois sœurs que par le biais d’un marchand ambulant qui vient de temps à autre dans leur grotte troquer des vêtements contre des chèvres.

A cette époque, ce mode de vie a été interdit par le régime d’Augusto Pinochet qui a jugé cette activité ancestrale anarchique et nocive pour l’élevage et l’agriculture, ce qui contraint plusieurs familles à vendre leur bétail à un prix dérisoire et à quitter leurs terres de peur que la police ne tue leurs chèvres.

En même temps, les trois sœurs s’entêtent à préserver leur vie s’ensuit une crise très pesante, les bergères se retrouvant ballottés entre la volonté de Luciana, la plus jeune, de vendre le bétail et se trouver un mari et l’entêtement de Justa, la plus âgée, à protéger sa soeur des assauts des hommes et de sauvegarder son mode de vie.

Malgré les images et un choix des plans de très grande qualité soutenus par des paysages d’une rare beauté, ce film reste néanmoins très lent et laisse chez le spectateur des zones incomprises qu’il ne peut éclaircir sans se documenter puisque l’interdiction de l’élevage de chèvres à cette époque et l’existence de ces communautés isolées ne sont que suggérées dans le film qui ne prend tout son sens qu’aux dernières minutes.

Inauguré vendredi, le 5e Festival international du cinéma d’Alger dédié au film engagé se poursuit jusqu’au 18 décembre à la salle El Mouggar.