2e biennale des photographes du monde arabe contemporain: La photo dans toute sa splendeur

2e biennale des photographes du monde arabe contemporain: La photo dans toute sa splendeur

La deuxième biennale des photographes du monde arabe contemporain aura lieu du 13 septembre au 12 novembre prochains, et mettra à l’honneur des artistes tunisiens et algériens. Elle se déroulera dans huit lieux parisiens différents.

 

La biennale des photographes du monde arabe contemporain, organisée par l’Institut du monde arabe (IMA) et la Maison européenne de la photographie (MEP), est de retour pour sa deuxième édition après le franc succès qu’elle a eu en 2015. La manifestation poursuit cette année l’exploration de la création photographique contemporaine du monde arabe. Ainsi, la biennale se déroulera, simultanément dans huit lieux de la capitale française dont l’IMA, la MEP et la Cité internationale des arts. Cette deuxième biennale de la photographie, qui tente de s’inscrire dans la continuité, la création, l’étonnement et le renouveau artistique, se veut aussi un rendez-vous divergent, attrayant et stimulant pour les férus du cliché, privilégiant toutefois des regards d’auteurs arabes de tous les horizons. «Sortir des clichés les plus éculés sur le monde arabe, en révéler des réalités cachées, améliorer la compréhension entre les peuples, tels étaient les objectifs qui m’ont poussé à initier la Biennale mais aussi, parce que la photographie demeure un incomparable révélateur du formidable bouleversement qui, encore et encore, pétrit le monde arabe, rendant les objectifs que je m’étais fixés plus pertinents que jamais», écrit le président de l’Institut du monde arabe, Jack Lang, dans la préface du catalogue consacré à cette deuxième biennale. Etant dédié à Leïla Alaoui, artiste photographe tragiquement disparue l’an passé alors que ses portraits de Marocains étaient exposés à la MEP, dans le cadre de la première biennale, la biennale qui exposera les travaux de cinquante artistes met à l’honneur pour cette année, les artistes tunisiens et algériens.

Hommage aux photographes tunisiens et algériens

Le but de cette édition étant «d’approfondir l’exploration de certains territoires du monde arabe et de la création photographique, qui s’y développe, alors qu’en 2015, les créateurs de la manifestation étaient davantage motivés par une approche généraliste, avec le souci de ne négliger aucune des grandes régions de ce monde. Aujourd’hui, après avoir opéré ce tour d’horizon, il était donc logique de ‘zoomer’ sur un territoire en particulier et d’y interroger la pratique de la photographie : quels sont les sujets traités, sous quelle forme … ? Et c’est le parti-pris de l’exposition présentée à l’IMA : le choix s’est porté sur la Tunisie, un pays du Maghreb dont les pratiques artistiques contemporaines sont peu souvent mises en avant, relativement par exemple à celles du Maroc…», écrit pour sa part, le commissaire général de la biennale, Gabriel Bauret. En outre, et à la différence de la première édition, l’IMA a opté pour une collaboration avec un commissaire originaire du monde arabe : afin de bénéficier de son expertise, de son expérience sur le terrain, c’est-à-dire d’une approche de l’intérieur. C’est la raison pour laquelle Olfa Feki a été sollicitée depuis Tunis où elle réside. Cette dernière a apporté ses conseils, de précieuses connaissances pour construire l’exposition de l’IMA (celle-ci réunit les travaux de 20 artistes), et pas seulement sur la photographie en pays tunisien. «D’autre part, le programme de la biennale a intégré à cette nouvelle édition une importante exposition consacrée à la jeune photographie algérienne – un pays qui, est-il mentionné – un peu comme la Tunisie, ne bénéficie pas toujours dans le domaine de l’art des mêmes attentions que les autres». Le commissariat de cette exposition voulue par la Ville de Paris a été assuré par Bruno Boudjelal, dont le travail se partage entre la France et l’Algérie, son pays d’origine. L’exposition d’abord montrée à Alger au MaMa sera accueillie dans le cadre de la biennale à la Cité internationale des arts à Paris. L’Algérie sera également présente à la MEP, avec une exposition de Farida Hamak qui, tout comme Bruno Boudjelal, interroge l’Algérie d’aujourd’hui. Quant au Maroc, il n’est pas en reste puisque plusieurs artistes photographes exposeront aussi à cette occasion. Par ailleurs, plusieurs rencontres, débats et visites commentées seront animés en marge des expositions.

Sara Boualem