17e édition du festival du monde arabe: Le cinéma algérien s’invite à Montréal

17e édition du festival du monde arabe: Le cinéma algérien s’invite à Montréal

Cette édition qui se déroulera du 29 octobre au 13 novembre 2016 prochain sera marquée par la projection de diverses œuvres algériennes, notamment “Fadhma n’Soumer” de Belkacem Hadjadj, et “Maintenant ils peuvent venir” de Salem Brahimi. Au menu également des conférences et tables rondes de différentes thématiques autour de l’islam.

La 17e édition du Festival du monde arabe (FMA), qui se déroulera du 29 octobre au 13 novembre 2016 à Montréal, fait la part belle au septième art algérien. C’est du moins ce que l’on retient de la programmation dévoilée mercredi en conférence de presse. Ainsi, le film Fadhma n’Soumer, la Kabyle indomptée du réalisateur Belkacem Hadjadj sera projeté le 31 octobre à l’espace “Passerelle”. Le film fait une sorte de gros plan sur le début de la colonisation, lorsque la Kabylie était le creuset de l’agitation contre l’occupant français qui, pour préparer la conquête de la région, fit face à une résistance farouche menée par Fadhma n’Soumer, héroïne de la résistance populaire.

Pour sa part, Merzak Allouache présentera Les terrasses, un film sélectionné à la Mostra de Venise. “De l’aube à la nuit, au rythme des appels à la prière provenant des nombreuses mosquées de la ville, une foule étonnante grouille et s’agite sur les terrasses d’Alger, ces espaces clos, devenus miroirs à ciel ouvert des contradictions, de la violence, de l’intolérance et des conflits sans fin qui minent la société algérienne”, lit-on dans le synopsis.

Le long métrage sera projeté le 5 novembre prochain. Maintenant ils peuvent venir de Salem Brahimi qui sera projeté le 6 novembre prochain raconte une histoire d’amour dans un contexte spatial fait de violence terroriste. La fiction met en scène Amazigh Kateb et Rachida Brakni. Montréal la Blanche du réalisateur Bachir Bensaddek qui sera en projection le 9 novembre prochain nous replonge dans le souvenir douloureux de la décennie noire. Un soir de Noël, un chauffeur de taxi d’origine algérienne prend une cliente montréalaise.

De fil en aiguille, les deux interlocuteurs convergent pour faire ressurgir un passé dont ils se croyaient débarrassés. Lui était un militaire menacé par les terroristes et, elle, une ancienne star algérienne de la pop music laissée pour morte sur scène par un groupe islamiste. Le FMA est aussi un lieu de débat et de réflexion. Le salon de la culture du FMA présentera plusieurs conférences thématiques. Soheïb Bencheikh, islamologue et ancien mufti de Marseille, abordera la problématique de la modernité dans un monde islamique tiraillé entre la sacralisation de son passé religieux et la nécessité de s’intégrer au monde contemporain. La conférence sur le défi de l’islam au XXIe siècle sera organisée le 1er novembre prochain à la maison de la culture Frontenac. Le lendemain, Miloud Chennoufi, du Collège des forces canadiennes, abordera, lui, “Le wahhabisme et son hérésie”.

Une doctrine qui se base sur une “interprétation littéraliste du Coran et de la tradition prophétique et réprouve notamment les philosophes, les soufis et les chiites”. Le 7 novembre, une table ronde mettra la lumière sur l’avenir de l’islam politique à l’ombre du Printemps arabe. Peter Leuprecht, Salah Basalamah et Chedly Belkhodja croiseront leurs vues sur un courant politique de plus en plus remis en cause. Côté arts de la scène, le FMA présente des sommités mondiales brassant divers genres musicaux, allant de la musique pop aux classiques immortels, des sonorités du monde au chant sacré.

L’artiste pop Amel Zen animera un gala le 30 octobre, en collaboration avec l’AARC. Dans la série Récits au féminin, un montage de textes accompagnés de danse et de musique, le FMA rend hommage aux femmes, dont Djamila Bouhired, icône de la résistance nationale. Le directeur général du FMA, Joseph Nakhlé, s’est félicité que son organisme soit l’un “des derniers remparts contre l’avancée simultanée des extrémismes et des phobies de toutes sortes”.