11e festival du théâtre professionnel au TNA : Laylat dem, entre drames et pardons

11e festival du théâtre professionnel au TNA : Laylat dem, entre drames et pardons

Le Théâtre régional de Constantine a présenté, lundi soir, au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi une pièce intitulée Laylat dem (Nuit de sang), du metteur en scène Karim Boudechiche, à la faveur du 11e FNTP.

Écrit par l’auteur El-Hbib Essayeh, le spectacle est le premier de son genre en Algérie à avoir traité les causes de la décennie noire de façon directe.

Aziz (campé par Mohamed Delloum) vient de finir son service national. La nouvelle de l’assassinat de ses parents et de sa sœur par un terroriste tombe tel un couperet. Il prépare sa vendetta et n’entend aucune raison que celle d’assoiffer sa vengeance. Recherché par les autorités après avoir commis l’homicide, il rencontre dans sa cavale Belkacem (Abdellah Hamlaoui), un brave moudjahid qui plaint le sort de ne pas être jeune et actif pour contribuer à libérer l’Algérie de cette haine qui l’a déchirée aux années 1990.

Pour Nathira (Nedjla Tarelli), fiancée d’Aziz, cette situation douloureuse les empêche de vivre enfin le bonheur. Il s’échappe aux forces de l’ordre in extremis, grâce à la complicité de l’officier Ali (Ramzi Labyad) qui fait preuve de compréhension par rapport à la peine d’Aziz.

Les comédiens de la capitale de l’Est se sont donné la rime en arabe dialectal, ce qui a créé des moments d’humour et de satire dans une salle Mustapha-Kateb archicomble. Ayant opté pour une scénographie mêlant théâtre et cinéma, avec notamment des projections de vidéos au fond de la scène, cette démarche a reçu des critiques négatives au débat qui a suivi le spectacle.

«Quand j’ai lu le texte de Habib Sayeh, j’avais l’impression de lire un scénario de film, j’ai donc opté en quelque sorte pour une forme de ciné-théâtre, une balance entre la mise en scène théâtrale et la réalisation télévisuelle», a souligné Karim Boudechiche.

Traitant des thématiques philosophiques comme la vengeance, le pardon, le vivre ensemble et la réconciliation, le metteur en scène a précisé que la réconciliation nationale était le fil conducteur de la pièce, tout en véhiculant un message de vivre ensemble afin d’oublier les affres de cette tragédie qui s’est abattue sur l’Algérie, et d’aspirer à des lendemains meilleurs.