«Le mouvement ouvrier et syndical 1884-1962» de Kamel Bouchama : Un ouvrage pour informer et sensibiliser

«Le mouvement ouvrier et syndical 1884-1962» de Kamel Bouchama : Un ouvrage pour informer et sensibiliser

Un ouvrage sur l’histoire du mouvement ouvrier à faire lire et découvrir par les jeunes syndicalistes et le monde du travail d’aujourd’hui.

Voilà une date symbole qu’on ne doit pas oublier ni faire une impasse, notamment dans le monde syndical et ouvrier de notre pays. Elle marque la célébration du double anniversaire de la création de l’Union générale des travailleurs algériens (Ugta) et de la nationalisation des hydrocarbures. C’est justement dans l’optique de connaître l’histoire et surtout les conditions historiques dans lesquelles le mouvement syndical d’une extrême importance pour la cause de libération nationale, a pris naissance, son évolution, ses principaux acteurs, ses objectifs et ses enjeux à travers les différentes phases de son histoire.

C’est ce que nous propose justement Kamel Bouchama, auteur prolifique, qui a écrit plus d’une vingtaine de livres sur l’histoire, la politique, et la littérature, à travers son livre «le Mouvement ouvrier et syndical en Algérie 1884-1962». Un ouvrage pour informer, sensibiliser et éduquer, parce qu’il raconte le mouvement syndical, depuis sa création au XIXe siècle, jusqu’à l’indépendance de l’Algérie. «C’est la situation difficile que vit le pays sur le plan économique notamment, une situation qui exige de nous, de tous les travailleurs et les citoyens de ce pays, de retrousser les manches pour arriver à dépasser nos difficultés, qui m’a poussé à éditer cet ouvrage…

La lutte syndicale était le moteur, l’énergie et la force de frappe du pays, elle est à l’origine du nationalisme. Il est primordial de mettre en exergue cette partie de l’histoire pour que nos jeunes la connaissent.»

Cette déclaration de l’auteur, Kamel Bouchama, résume à elle seule le pourquoi de cet ouvrage. Un ouvrage sur l’histoire du mouvement ouvrier à faire lire et découvrir par les jeunes syndicalistes et le monde du travail d’aujourd’hui. «Je peux témoigner que mon frère de combat et ami de tous les jours, Kamel Bouchama, a été fidèle, intellectuellement honnête et scrupuleux dans la narration historique du syndicalisme national, d’autant plus qu’il remonte le cours des évènements depuis 1884» un témoignage de Tahar Gaid, une figure emblématique du mouvement syndical et national, écrit dans la préface du livre, qui nous renseigne on ne peut mieux de l’objectivité qui marque cet ouvrage.

Un livre qui raconte le monde du travail et du syndicalisme de 1884 date de la création du syndicat jusqu’à 1962, date de l’indépendance de notre pays, L’Algérie. «Je me suis focalisé sur cette période pour mettre en évidence l’histoire du syndicat en Algérie, qui, à l’époque, n’était pas encore indépendante et celle de nos ancêtres qui travaillaient dans des mines et autres domaines, qui se sont syndicalisés pour obtenir leurs droits en tant que travailleurs. Des adhésions et des organisations qui ont donné naissance à une grande école de syndicalisme qui, en vérité, était celle du nationalisme» a déclaré l’auteur dans un entretien avant d’ajouter: «Le syndicat a formé des travailleurs engagés, disciplinés et déterminés qui se sont alliés aux partis politiques de l’époque, comme l’Étoile Nord-Africaine (ENA) et le Parti du peuple algérien (PPA). Ils ont montré une force syndicaliste exemplaire à travers, leurs positions et leurs mouvements de grèves et de protestation».

L’auteur citera à titre d’exemple la plus longue grève du monde qui a eu lieu à Timezrit dans la wilaya de Béjaïa en basse Kabylie en 1952 et qui a duré neuf mois et plusieurs jours. Une grève unique dans les annales du mouvement ouvrier.

Une grève qui a déclenché une grande chaîne de solidarité aussi bien au niveau local qu’au niveau sous-régional, régional et international. Plusieurs organisations syndicales internationales se sont solidarisées avec les grévistes et le mouvement a pris une dimension politique. D’année en année, la force ouvrière s’est consolidée davantage et a donné naissance en 1956 à l’Union générale des travailleurs Algériens (Ugta). Le syndicalisme «ce phénomène social» est un aspect qui demeure méconnu en Algérie. Voilà un ouvrage qui peut faire beaucoup de lumière sur notre passé glorieux. Même si l’Ugta est dévoyée aujourd’hui dans sa trajectoire de lutte, ne fait plus l’unanimité dans le monde du travail, elle reste une organisation mythique appartenant au patrimoine national.