De « Pirates des Caraïbes » à la guerre contre Daech en Syrie, le parcours hors-norme de l’acteur Michael Enright

De « Pirates des Caraïbes » à la guerre contre Daech en Syrie, le parcours hors-norme de l’acteur Michael Enright

SYRIE – Passer des lumières d’Hollywood à la guerre en Syrie, il fallait oser. C’est pourtant la trajectoire de l’acteur britannique Michael Enright, apparu notamment dans « Pirates des Caraïbes 2 » aux côtés de Johnny Depp. Depuis 2015, il combat Daech au Moyen-Orient, mais depuis l’attentat de Manchester sa lutte est devenue plus personnelle.

Au sein des Unités de défense du peuple kurde (YPG), la principale composante des Forces démocratiques syriennes (FDS), l’acteur de 52 ans indique au Sun avoir été très ému par l’attaque dans sa ville d’origine. « L’attentat de Manchester m’a particulièrement touché. Je suis habitué à voir beaucoup de morts, d’attaques, mais celle-ci était différente, c’était chez moi. »

Alors quand les journalistes du Sun l’interrogent sur son entrée dans la bataille de Raqa avec les forces kurdes, la réponse du Britannique est lapidaire. « Je ne ferai pas de quartier. je ne pense pas que Daech va faire preuve de pitié avec moi et je compte pas en faire avec eux. Ça, je peux vous le garantir. »

De Manchester, à Hollywood puis… la Syrie

Le parcours de Michael Enright est particulièrement singulier. Originaire de Moss Side, dans la banlieue mancunienne, il déménage à l’âge de 19 ans à Los Angeles pour lancer sa carrière d’acteur.

EN 2015, un peu plus de 30 ans et des dizaines d’apparitions à la télé où au cinéma, il décide de rejoindre le YPG, pour combattre au côté des Kurdes. Un changement de vie brutal provoqué par le choc des images de la mise à mort du journaliste américain, James Foley, le 19 août 2014.

Troquer son faux sabre contre une vraie kalachnikov

« À l’origine ce qui m’a poussé à venir ici, c’est de voir James Foley, un citoyen innocent, avec ses mains ligotées dans son dos, se faire décapiter. Et le pire est que le lâche qui a fait ça, est britannique. J’ai décidé qu’il fallait que je fasse quelque chose. »

Pirate à l’écran, Michael Enright a dû remplacer son (faux) sabre par une (vraie) kalachnikov. Toujours selon le Sun, la transition n’a pas été simple: l’acteur n’avait aucune expérience militaire. Pire, il arrive dernier de l’entraînement par lequel doit passer toute nouvelle recrue du YPG. Mais il se révèle beaucoup plus adroit avec la kalachnikov.

Acteur célèbre ou pas, Michael Enright est autant vulnérable que les autres combattants en Syrie. Selon le Sun, sa tête aurait été mise à prix à 116.000 dollars et il a déjà perdu l’ouïe de l’oreille droite après un tir de lance-missile.

Il fait partie des quelques combattants étrangers venus dans l’enclave de Rojava pour se battre aux côtés des kurdes. Le 3 juin 2017, les forces démocratiques syriennes, au sein de la coalition, ont pénétré dans la vieille ville de Raqa, aux mains de Daech depuis janvier 2014.

Mardi 4 juillet, des combattants arabes et kurdes syriens soutenus par les Etats-Unis ont avancé dans la vieille ville de Raqa, au lendemain de leur première percée dans cette zone fortifiée. De violents combats secouent la vieille ville, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Les jihadistes opposent une résistance farouche, lançant des drones armés et des voitures piégées en direction de leurs adversaires.

Profitant de la guerre en Syrie et de l’instabilité politique et sécuritaire en Irak, l’EI s’est emparé en 2014 de vastes territoires en Irak et en Syrie, faisant de Mossoul et Raqa les principaux fiefs de son « califat », aujourd’hui en lambeaux.