Le métier de facteur face aux technologies de l’information : Un cachet nouveau.

Le métier de facteur face aux technologies de l’information : Un cachet nouveau.

Bien que les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) d’aujourd’hui se situent dans la continuité de générations technologiques antérieures, l’évolution de leurs performances facilite des transformations qui dépassent largement le cadre sectoriel des industries de l’information et de la communication et affectent l’ensemble de l’économie.

Ainsi l’informatisation des métiers va tuer, et tue déjà, le métier du facteur petit à petit. Liées à l’introduction et à la diffusion des TIC, ces transformations modifient de façon si profonde le fonctionnement de l’économie que certains y voient la naissance d’un nouveau paradigme économique que l’on appelle, tout comme le secteur qui le porte « nouvelle économie ». Le facteur est un métier plaisant, un métier de proximité, à la fois d’équipe et autonome.

Le facteur dans les cités est la deuxième personne  après le boulanger que l’on apprécie tous. C’est un rapporteur des nouvelles d’abord,   des mandats et des factures.  À Alger, comme la densité est plus forte, ce dernier a moins de contact avec les gens étant donné la vitesse des rapports, les gens sont toujours pressés, mais il reste tout de même une vie de quartier. Le facteur  doit avoir une bonne mémoire, tout connaître, jusqu’au prénom, des fois jusqu’au nom de jeune fille des veuves, les soucis éventuels d’une famille… À l’ère des nouvelles technologies de l’information et de la communication, ce noble métier est malheureusement en voie de disparition.

Le courrier, qui reste tout de même un  outil de communication , se fait désormais de plus en plus rare, même si  des plis, des colis sont encore postés. Conséquence directe, la « raréfaction » de ces hommes en uniforme et casquette qui longent les rues des villes et des villages pour distribuer, plis, télex, mandats et colis. Autre conséquence, l’accumulation du courrier en attendant les rares facteurs encore en service pour le distribuer, d’où des retards dans l’acheminement et la non-couverture de certaines régions ou quartiers éloignés. Le facteur est une « espèce en voie de disparition », tout comme les boîtes aux lettres qui restent juste un accessoire de décoration dans les immeubles. Ce métier risque de disparaître complètement surtout que les rares facteurs exercent dans des conditions de travail désastreuses.

Selon un facteur en exercice, la profession souffre d’un manque sérieux d’effectifs : « notre métier consiste en la distribution du courrier. Nous sommes en contact direct avec le citoyen, qui nécessite un sens de l’organisation. On doit faire preuve de discrétion, de ponctualité et de rigueur », dit-il, «Mais, aujourd’hui, il est devenu un métier en voie de disparition avec l’avènement des technologies de l’information et de communication et surtout la négligence des pouvoirs publics de cette minuscule frange de travailleurs», déplore ce cinquantenaire.

« À vrai dire il n’y a pas de relève », lança-t-il. Il y a lieu de noter que ce fonctionnaire d’Algérie-Poste doit transmettre les courriers en piochant sur ses moyens personnels, notamment sur les déplacements. Il fait chaque jour un long parcours et sillonne les quatre coins de la région. Comme il y a un manque d’effectifs, les transporteurs du courrier doivent fournir encore plus d’efforts pour distribuer le courrier dans toutes les localités. Et pourtant, le facteur est un élément-clé dans la transmission du courrier, et son travail reste primordial.