Volkswagen : une « class action » des grands actionnaires pour réclamer 40 milliards d’euros ?

Volkswagen : une « class action » des grands actionnaires pour réclamer 40 milliards d’euros ?

le-siege-francais-de-volkswagen-perquisitionne.jpgUn fonds d’investissement et un cabinet d’avocats sont en train de contacter les plus grands actionnaires du constructeur allemand afin de les convaincre de s’unir à une action collective. L’enjeu : demander des dommages et intérêts après les pertes subies en Bourse.

Et si, pour Volkswagen, le pire était encore à venir? Les grands actionnaires du constructeur allemand seraient sur le point d’intenter contre lui une action collective (« class action »),rapportait, samedi 17 octobre, The Sunday Telegraph. Pour les pertes subies en Bourse à la suite du scandale des moteurs truqués, ils auraient l’intention de lui demander rien de moins que 40 milliards d’euros de dommages et intérêts, affirme le quotidien britannique.

Les fonds souverains du Qatar et de la Norvège sollicités

L’affaire serait suivie par le cabinet international Quinn Emanuel Urquhart & Sullivan, célèbre pour avoir remporté d’importantes victoires dans des class actions et pour avoir représenté des entreprises telles que Google et Sony. Il aurait été contacté par le groupe Bentham, fonds spécialisé dans le financement de grosses actions judiciaires.

Le fonds et le cabinet d’avocats seraient en train de contacter les plus grands investisseurs de Volkswagen -parmi lesquels les fonds souverains du Qatar et de la Norvège – pour les convaincre de se rallier à cette cause.

Des dommages calculés à partir de 2009

Une première tranche d’actions judiciaires devrait démarrer avant février en Allemagne. Fondée sur la loi allemande sur le commerce des valeurs immobilières, elle viserait à démontrer que, si les investisseurs avaient connu les pratiques de la société allemande, ils n’auraient pas acheté ses actions. Garder ce secret vis-à-vis des actionnaires constituerait ainsi une grave forme de négligence commise par le management.

Selon Richard Oriente, co-managing partner di Quinn Emanuel à Londres, les dommages et intérêts découlant de la« malhonnêteté de fond » de Volkswagen pourraient être calculés à partir de 2009, année à partir de laquelle Volkswagen a lancé le trucage de ses moteurs.

Les investisseurs sont eux-mêmes sous pression

« Nous ne pensons pas que ce sera très difficile de trouver des actionnaires qui ont souffert de ces pratiques », a affirmé Richard Oriente, cité par le « Sunday Telegraph », avant d’ajouter: « Les investisseurs institutionnels seront sous la pression de leurs mêmes actionnaires pour qu’ils agissent après la chute des actions de VW ».

Aucune action n’est toutefois attendue des plus grands actionnaires de VW, à savoir Porsche (50%) et l’Etat de Basse-Saxe (20%), dont les intérêts sont trop étroitement liés à ceux du constructeur allemand.

Jeremy Marshall, directeur des investissements chez Bentham, a pour sa part expliqué que le fonds prétendra à 20-25% des dommages et intérêts et que l’affaire lui coûtera 6-7 millions d’euros avant d’atteindre la phase du procès.