Sellal annonce un tour de vis des importations en 2017 : Les véhicules coûteront plus chers !

Sellal annonce un tour de vis des importations en 2017 : Les véhicules coûteront plus chers !

Le marché de l’automobile en Algérie est loin de retrouver sa taille normale. Au moment où les pouvoirs publics ne cessent d’affirmer leur volonté de réduire les importations, les investissements quant à eux peinent à décoller, remettant ainsi la volonté de devenir un leader de la construction automobile aux calendres grecques.

Au moment où les prix des voitures, neufs ou d’occasion, ont atteint des records, les différents membres de l’exécutif affirment que l’Algérie œuvre davantage à réduire les importations, or, les quotas attribués aux concessionnaires sont loin de satisfaire la demande. Dernière déclaration en date est celle du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, mercredi dernier à la 25ème édition de la Foire de la production algérienne, lorsqu’il a semé les responsables au stand de Renault Algérie, de « produire plus de modèles », étant donné que « l’Algérie allait réduire les importations de voiture en 2017 ».

Les appelant à diversifier leur production, le Premier ministre a, en sus, mis l’accent sur la nécessité de satisfaire la demande nationale dans la mesure où l’on prévoit la réduction du quota d’importation des véhicules neufs au cours des prochaines années. Cette déclaration est tombée comme un « tonnerre » sur les Algériens qui espéraient une « légère baisse » des prix du véhicule.

En effet, réduire les importations est synonyme de hausse des prix, vu que les investissements tardent à se concrétiser sur le terrain. Dans ce sillage, il convient de rappeler que seuls Renault et Hyundai ont réalisé des investissements dans le montage automobile, respectivement à Oued Tlelat près d’Oran, et à Tiaret.

D’autres concessionnaires, à savoir, les Allemands avec le projet d’une usine de Volkswagen à Relizane, et les Italiens avec l’ouverture d’une usine de montage de camions de marque Iveco en partenariat avec le groupe Ival, sont en cours d’implantation et rentreront en production prochainement.

Quant à eux, les Japonais, à savoir Nissan et Suzuki ont déjà des projets dans ce sens et n’attendent que le «feu vert des autorités», alors que Toyota Motor Corporation (TMC) leur emboîte le pas en exprimant son intérêt de s’installer en Algérie à travers sa filiale Hino Motors, spécialisée dans la construction des camions et des bus.

Cependant, de nombreux autres concessionnaires n’ont toujours pas scellé leurs usines, or, il est à rappeler que l’article 52 de la loi de finances 2014 stipule que les concessionnaires automobiles sont tenus dans un délai maximum de trois ans, à compter de la date de publication de la LF 2014, d’installer une activité industrielle et/ou semi-industrielle ou toute autre activité ayant un lien avec le secteur automobile.

Faute de ne pas lancer une activité industrielle dans le secteur de construction de véhicules, ces concessionnaires ne pourront plus exercer sur le marché algérien. Mais à l’approche de la date buttoir (janvier 2017, Ndlr) le flou est de mise au sujet du retrait d’agrément.

L’État va-t-il sévir ou proroger les dates ? Telle est la question que se posent les différents acteurs du marché automobile algérien. Pour le moment, le wait and see est de mise. Par ailleurs, alors que l’Algérie est le deuxième plus grand marché en Afrique, il semble que la taille de ce marché va se rétrécir davantage, or, il faut le rappeler les quotas attribués en 2016 étaient de l’ordre de 83.000 véhicules seulement. Devant cette situation, le consommateur se retrouve contraint de s’orienter vers le marché d’occasion. Mais hélas, les voitures deuxième main, sont aussi hors de prix.

La régulation du marché d’occasion est loin de se concrétiser, et ce, en dépit des multiples appels des concessionnaires automobiles d’introduire la formule « reprise argus», qui permet une traçabilité du véhicule. Cette formule, obéit à ce qui se fait sous d’autres cieux pour estimer un véhicule d’occasion à sa juste valeur. Mais cette démarche est loin de se concrétiser. En effet, ce marché estimé à plus de 3 milliards de dollars obéit toujours à la concurrence sauvage. En gros, l’année 2017 ne va certainement pas connaitre une amélioration sur le plan des prix, la tendance haussière sera toujours de mise.

Lamia Boufassa