MUSTAPHA ZEBDI, PRÉSIDENT DE L’APOCE « Certaines marques bafouent la nouvelle réglementation »

MUSTAPHA ZEBDI, PRÉSIDENT DE L’APOCE « Certaines marques bafouent la nouvelle réglementation »

P150328-16.jpgPrésent aux premières heures de cette 18e édition du Salon international de l’automobile d’Alger, Mustapha Zebdi, président de l’Apoce (Association de protection et orientation du consommateur et son environnement) annonce son partenariat avec l’Ac2a (Association des concessionnaires automobiles d’Algérie) et reçoit sur son stand les citoyens qu’il oriente en vue de faire valoir leurs droits, face à certains anachronismes qui minent encore le marché automobile.

L’Expression: Comment évaluez-vous cette 18e édition du Salon international de l’automobile d’Alger qui tire à sa fin?

Mustapha Zebdi: Je constate qu’il n’y a pas eu une affluence importante à ce rendez- vous des quatre roues, comparativement à celles relevées durant les années précédentes.

Mon autre observation porte sur les prix qui ont connu dans ce salon une hausse vertigineuse, ce qui a démotivé nombre de citoyens. D’ailleurs, beaucoup de nos compatriotes se sont résolu à se rabattre sur le marché parallèle, c’est-à-dire celui de l’occasion. En parallèle, j’ai eus à noter nombre d’infractions commises par un petit nombre de concessionnaires qui continuent à nager à contre-courant de la nouvelle réglementation. Des anomalies concernent encore, hélas, les délais de livraison mais également la garantie. Certains s’entêtent à accorder une garantie de deux ans, alors que la loi actuelle stipule qu’elle doit passer à trois ans. Ces attitudes rendent compte que certaines marques bafouent les textes. Ces anachronismes qui se répètent nous déçoivent, car in fine le client algérien demeure le dindon de la farce.

Quelles sont les plaintes qui vous parviennent le plus souvent?

Différentes requêtes nous parviennent et celles-ci peuvent dater de l’année dernière. Au niveau de ce Salon international de l’automobile d’Alger, nous sommes surtout interpellés par les citoyens au sujet du versement initial, c’est-à-dire de l’acompte qui ne doit guère dépasser les 10%. En fait, ces clients se plaignent que des concessionnaires exigent d’eux le versement de la totalité de la somme équivalente du prix du véhicule de leur choix, ce qui est contraire à la loi. Les citoyens se plaignent en outre des garanties accordées et qui sont en deçà de leur attente. La garantie passe désormais à trois ans, or beaucoup la confinent à deux ans seulement. Les délais de livraison sont l’autre plaie qui sape l’enthousiasme des Algériens. Ces délais bien que mentionnés et limités dans la durée sur le bon de commande, ne sont guère respectés dans la réalité. La fameuse période des quarante-cinq jours est rarement honorée. Des bizarreries ont émaillé les transactions, à l’instar de ce monsieur qui s’est vu rappelé au bout de quarante- huit heures pour verser la totalité de la somme, en sus des 10% initialement débités, sous peine de…perdre le numéro de châssis. J’en appelle à la conscience de ces concessionnaires.

Vous venez de signer un partenariat avec l’Ac2a, est-ce que cela ne vous gêne pas dans vos prérogatives?

Nous nous sommes rapprochés des concessionnaires et travaillons avec l’Ac2a depuis deux ans déjà. Nous oeuvrons donc à nouer un dialogue constructif avec les représentants des marques automobiles. Notre démarche sert une politique de règlement à l’amiable des différents cas de litige. Nous ne recourons aux autorités qu’après avoir épuisé toutes les voies possibles de dialogue. Je regrette que certains concessionnaires continuent à faire «la sourde oreille».