Marché de voitures de Tidjelabine Les affaires et les nuisances

Marché de voitures de Tidjelabine Les affaires et les nuisances

arton76592-35548.jpgDites Tidjelabine, et tout le monde pensera aussitôt à son célèbre marché. A rien d’autre. La petite localité située au sud de Boumerdès, dont elle est distante d’à peine 5 km, n’attire pas par une autre attraction. Ni vestige à voir ni lieu de distraction. Hormis, peut-être, les légumes et fruits vendus en bordure de route.

Les prix sont abordables chez les marchands ambulants. De lieudit, l’ex-Belle Fontaine est devenue au fil des années une ville où s’alignent les bâtiments de nombreuses cités (Safsaf, EPLF, AADL …) et commerces divers.

De quelques milliers dans les années 1980, sa population frôle désormais les 30.000 habitants. Traversée par une seule artère qu’empruntent des dizaines de bus reliant Boumerdès aux villes alentours comme Beni Amrane, Lakhdaria, Bordj Ménaiel ou Tizi Ouzou, elle est devenue un cauchemar pour les automobilistes.

« Les chauffeurs s’arrêtent là où ils veulent, créant des embouteillages qui tapent sur le système nerveux », s’emporte un enseignant. « C’est normal, explique un commerçant, nous n’avons pas encore une structure de sécurité qui peut mettre le holà à cette anarchie. »

Automobilistes coincés

Depuis quelques années, sur un terrain vague en contrebas des monts d’Imeryal, dont les villages coiffent les crêtes, des centaines de voitures et des millions de centimes changent de mains. Les premières sont de toutes marques et de toutes les années. Vieilles guimbardes ou modèles neufs attirent clients et davantage de curieux. Il faut se lever tôt pour pouvoir y dénicher ou acquérir la bonne affaire.

Vers midi, l’endroit retrouve son calme. Une procession de voitures qui viennent surtout du centre du pays (Alger, Bouira, Tizi Ouzou et Blida) s’ébroue et reprend le chemin du retour. Au grand soulagement de ceux qui empruntent ce tronçon de la route nationale qui file vers l’est du pays.

La circulation est désormais fluide depuis l’allégement des barrages de Rouiba, mais une fois par semaine, le souk de Tidjelabine devient une hantise. « Pour arriver à temps à l’aéroport, à un rendez-vous pour le visa ou des soins, on tient compte du retard à ce niveau. Parfois, il atteint ou dépasse les trente minutes », se plaint un citoyen qui connaît les désagréments de cette voie.

Chaque samedi, des milliers de personnes ne se contentent pas d’arpenter le marché. Le flux de voitures est à l’origine d’un ralentissement de la circulation qui exaspère les automobilistes. Beaucoup d’entre eux s’obligent à prendre le volant aux aurores pour éviter ce qui s’apparente à bouchon, « pas seulement noir mais multicolore », ironise un conducteur de taxi.

Parfois, la file s’étire sur une distance de deux kilomètres. « S’il ne s’agit que de retard, il y a également un risque évident car des personnes traversent la route », surenchérit un autre. Les voitures stationnent sur les bas-côtés de la route nationale, improvisant un parking, au mépris total des règles de sécurité.

Il s’avère de plus en plus que ce marché, qui, certes, demeure une source de revenus importante pour l’APC, contribuant pour plus de 50% des ses ressources, doit être délocalisé.

Les pouvoirs publics avaient pris la mesure de changer le jour de sa tenue. On avait cru que le samedi, jour de week-end, allait générer moins de nuisance. Cela ne semble pas être manifestement le cas.