Industrie automobile / Usine Peugeot à Oran : Un projet en stand-by qui fait «rugir» les spéculations sur l’attractivité du marché algérien

Industrie automobile / Usine Peugeot à Oran : Un projet en stand-by qui fait «rugir» les spéculations sur l’attractivité du marché algérien

peugeot-02_857416_679x417.jpgPendant de longues années encore, seul le constructeur Renault devra dominer le secteur de l’industrie automobile dans l’Ouest algérien. C’est, en effet, ce que pensent de nombreux observateurs, dont des concessionnaires implantés à Oran et qui suivent de près l’évolution du secteur depuis que le choix de l’Etat – la crise aidant – est de limiter les quotas de véhicules importés et d’encourager l’intégration locale, à l’image de l’usine Renault d’Oued Tlelat.

Ce constat est encouragé par la décision du gouvernement algérien et de Peugeot PSA d’ajourner la signature du contrat prévue lors du passage du Premier ministre français, Manuel Valls, et qui devait donner naissance à une usine de montage similaire à celle de Renault à Oued Tlelat. Le report de ce contrat, qui est une annulation pure et simple aux yeux de nombreux concessionnaires de la métropole de l’Ouest algérien, a refroidi l’enthousiasme de ceux qui rêvaient de voir cette partie du pays devenir la future plateforme de l’industrie automobile algérienne.

Les récentes déclarations, certes, imprécises et allusives, de responsables politiques, comme Ahmed Ouyahia, patron par intérim du RND et homme certainement informé des dossiers d’investissement en raison de sa fonction de directeur de cabinet de la présidence de la République, ont même eu l’effet d’une douche froide. Elles incitent à la réflexion sur la manière dont certains constructeurs, Peugeot PSA en l’occurrence, perçoivent réellement le marché algérien. Notamment en comparaison avec le marché marocain où les investissements réalisés ou annoncés par de grandes marques françaises sont sans comparaison. Les mots d’Ouyahia, samedi dernier, est que l’Algérie n’est pas un marché au rabais et le «moins disant» de la région. Et que les facilités d’ouverture accordées à certains ne sont pas la règle. D’autant qu’elles aussi incitent à l’examen…

Avant que la délégation française présidée par M. Valls n’arrive à Alger, avec le résultat désastreux que l’on sait, Renault a annoncé un nouvel investissement au royaume chérifien avec un taux d’intégration qui va atteindre cet été les 80%, c’est-à-dire une voiture presque marocaine. Le Maroc et ce constructeur français se sont mis d’accord sur un approvisionnement des voitures de l’usine de Tanger avec des produits et de la main-d’œuvre locale, un contrat estimé à plus de 2 milliards d’euros. A l’usine d’Oued Tlelat, Renault avec sa Symbol «Djazairia» accorde un taux d’intégration estimé à seulement 20% pour des raisons liées notamment à la faiblesse de la plateforme algérienne de sous-traitance.

Les performances de vente qu’aura à réaliser l’unité d’Oued Tlelat dans le contexte favorable de restriction à l’importation et du retour du crédit à la consommation du produit réalisé en Algérie pèseront sur l’avenir de cette usine. Elles pèseront aussi sur celui du secteur où les annonces d’investissement se sont multipliées récemment. L’allemand Volkswagen vient d’obtenir l’autorisation de monter son usine au niveau de la wilaya de Relizane. C’est Sovac, le distributeur exclusif de la firme, qui en a la charge, côté algérien. Certains voient dans ce projet un «duel à distance» entre la France et l’Allemagne pour jouir des opportunités du marché algérien. D’autres, plus pragmatiques, attendent de «juger sur pièce» et vérifier si l’«annonce allemande va évoluer sur un investissement concret».