Automobile : les « Big Three » mettent fin au gel des salaires

Automobile : les « Big Three » mettent fin au gel des salaires

1177382_automobile-les-big-three-mettent-fin-au-gel-des-salaires-web-tete-021500037993_660x390p.jpgAprès Chrysler en octobre, Ford et General Motors ont signé de nouveaux accords salariaux avec l’UAW. De quoi annoncer une revalorisation des rémunérations, même si nombre de salariés espéraient davantage.

Ce sont des accords cruciaux, qui concerneront plus de 140.000 salariés aux Etats-Unis, et détermineront en bonne part la compétitivité future de l’industrie automobile américaine. L’UAW, principal syndicat américain de l’automobile a annoncé vendredi la ratification de nouveaux accords salariaux avec Ford et General Motors. Applicables à partir de 2016 pour une durée de quatre ans, des accords avaient déjà été validés en octobre dernier chez Fiat-Chrysler.

Chez Ford, le texte a été ratifié à 51,3 % des salariés membres de l’UAW. Le constructeur à l’ovale bleu s’engage à investir 9 milliards de dollars dans ses usines implantées aux Etats-Unis sur la durée de l’accord, et à créer quelques 8.500 emplois.

Après plusieurs années de disette, les salariés vont se voir attribuer différentes augmentations de salaires (entre 3 et 4 % suivant les années) et bonus qui permettront d’accroître en moyenne de 32.500 dollars sur quatre ans la rémunération des salariés, précise l’UAW.

Quant au sujet sensibles des doubles grilles – depuis 2007, les nouveaux embauchés sont rémunérés suivant une grille de salaire bien inférieure à celle des vétérans -, elle va évoluer sensiblement. Ainsi, les jeunes embauchés, actuellement payés 19 dollars de l’heure, pourront accéder à la grille classique (29 dollars) après huit années d’ancienneté.

La logique est la même du côté de General Motors, dont l’accord, ratifié par 55,4 % des salariés, prévoit la même passerelle entre les grilles des nouveaux embauchés et des vétérans. Le groupe dirigé par Mary Barra va par ailleurs investir 8 milliards de dollars dans ses usines, et créer 3.300 emplois.

Dans le même temps, il mise sur 4.000 départs anticipés à la retraite afin d’alléger sa masse salariale, et compte embaucher davantage d’opérateurs intérimaires.

Des résultats de votes serrés

Certes, le bureau fédéral de l’UAW y voit la juste reconnaissance des sacrifices acceptés au cours de ces dernières années (fermetures d’usines, gel de salaires), qui ont permis le retour aux profits des « Big Three ». Mais nombre de salariés espéraient davantage au vu des profits records actuellement enregistrés par les constructeurs sur fod de rebond du marché automobile américain.

Ainsi, les résultats des votes sont finalement serrés (différentes catégories de salariés spécialisés ont du reste rejeté l’accord chez Ford et GM), et plusieurs menaces de grèves chez GM, Ford et Chrysler ont failli faire capoter les accords ces dernières semaines.

Au final, les constructeurs sont parvenus à calmer les revendications en rappelant qu’ils disposaient au Mexique d’autres implantations industrielles plus compétitives que celles des Etats-Unis. D’ici 2018-2019, Ford et Chrysler y délocaliseront ainsi la production de plusieurs modèles comme les Ford Focus, Fusion, et C-Max, ou la Chrysler 200, et la Dodge Dart.