18E SALON INTERNATIONAL DE L’AUTOMOBILE D’ALGER Les visiteurs restent sur leur faim

18E SALON INTERNATIONAL DE L’AUTOMOBILE D’ALGER Les visiteurs restent sur leur faim

P150328-17 (1).jpgLa 18e édition du Salon international de l’automobile d’Alger prend fin aujourd’hui à l’issue d’une dizaine de jours d’exposition.

Il faut dire que l’affluence à cet évènement automobile de l’année n’était pas à la hauteur des attentes des concessionnaires qui espéraient voir défiler davantage de monde sur leurs stands. En fait, nombre d’ingrédients ont contribué à cette désaffection; outre la météo qui n’était pas très clémente en ce mois de mars, il faut dire que cette manifestation économique d’envergure, car classée, de par son importance, immédiatement après la foire internationale d’Alger, a eu lieu dans une conjoncture défavorable, au business, du fait notamment de la dépréciation du dinar face aux monnaies fortes que sont le dollar US et l’euro. Une donne qui aura obligé nombre de patrons de concessions à revoir à la hausse la valeur de leurs produits. Les marques européennes et japonaises ont vu en effet certains de leurs modèles connaître une hausse vertigineuse de leurs prix, en l’espace de quelques mois seulement. Certes, les enseignes ont déployé des tonnes d’imagination et d’efforts marketing en vue d’attirer le maximum de prospects, toutefois, nombreux sont les Algériens qui, après avoir caressé un temps, le rêve d’acquérir une voiture, sont restés sur leur faim. En fait, cette situation est à prendre avec des pincettes, car les vieux routiers de l’automobile, à l’instar de M. Hasnaoui, premier responsable de Nissan Algérie, affirme que leurs véhicules coûtent beaucoup moins cher que ceux de même facture commercialisés en Europe et d’autres latitudes. «Mes berlines coûtent 30% moins cher que celles vendues sous d’autres cieux. Je négocie les prix de mes véhicules directement auprès du constructeur, à l’usine, et je ne passe pas par des succursales d’achat» révèle-t-il. Il est donc patent que l’Algérien est cette année victime d’une monnaie qui joue au yoyo et qui ne laisse aucune chance au dinar.

En dépit de cet enchevêtrement de facteurs défavorables à l’achat, l’on note que les marques asiatiques, qu’elles soient chinoises ou nipponnes, montent en puissance en fournissant au marché prix et richesse de gammes. Par ailleurs, et à l’aune des nouvelles lois relatives à l’exercice du métier de concessionnaire en Algérie, nombreuses sont les berlines qui ont connu des améliorations notables en matière d’équipements de sécurité et de confort, dont la présence obligatoire de l’ABS et de deux airbags. Même si les concessionnaires ont fait l’effort de proposer des remises démarrant à partir de 30.000 DA, le prix du neuf aura été dissuasif pour Monsieur tout-le-monde. «Les réductions sont insignifiantes vu les prix exorbitants», a-t-on confié en déplorant une marge de choix infime: «La décision est difficile pour celui qui veut acheter un véhicule à moins de 1,2 million DA contrairement aux années précédentes», a-t-on affirmé. «J’attends depuis un an cet évènement pour acheter une voiture avec un prix abordable. Hélas, elles sont hors de portée. Je suis très déçu!» a déclaré pour sa part un fonctionnaire venu de l’intérieur du pays. Seules les marques chinoises et indiennes proposent certains véhicules à moins de 900.000 DA, sauf que certains visiteurs font la fine bouche devant ces dernières, en invoquant le critère de la revente. M.Mustapha Zebdi relève cette cherté soudaine qu’il déplore que nombre d’Algériens ont fini par se rabattre sur le marché parallèle, c’est-à-dire celui de l’occasion, où toute notion de garantie est absente. Selon le même intervenant, les règles commerciales auront souvent fait défaut à la faveur de ce salon, expliquant que certains concessionnaires n’hésitent pas à bafouer les nouveaux textes qui régissent toute transaction, notamment au plan des délais de livraison et du paiement. Les lancements en avant- première mondiale ou nationale ont été rares dans ce salon, hormis quelques marques qui tiennent le haut du pavé et qui ont gratifié le public de nouveautés sous forme de lancements inédits.

Le salon n’a pas brillé par l’exposition d’innovations technologiques et n’aura pas communiqué sur les nouveaux carburants et les énergies nouvelles. Les véhicules écologiques ont été les grands absents. Mis à part quelques modèles de véhicules roulant au GPL, les véhicules hybrides (essence/électrique, diesel/électrique), électriques ou celles roulant à l’hydrogène et au biocarburant étaient absents.