Zerhouni compte assainir le mouvement associatif

Zerhouni compte assainir le mouvement associatif

Clipboard01.jpgLe ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales est déterminé à faire le ménage au sein des milliers d’associations qui n’existent que sur le papier et qui ont profité durant des années des largesses de l’Etat.

Peu importe leur statut, les 77.361 associations nationales et les 962 locales font l’objet de critiques acerbes.

Leurs activités sont souvent détournées de leur vocation initiale.

Le problème de leur agrément est sur toutes les lèvres. Il revient tous les jours.

Nombre de ces associations sont devenues un terrain propice où toutes les pratiques sont permises.

Après avoir obtenu l’agrément pour participer à des activités culturelles, sportives et même religieuses, certaines associations ont demandé une autorisation au ministère de l’Intérieur pour la réception d’un don sans payer les taxes douanières.

Par la suite, il s’est avéré qu’elles ont réceptionné d’autres commandes que celles demandées.

Une ONG (Organisation non gouvernementale) activant pour la défense de l’enfance et des handicapés moteur a mis sur le marché un don d’une association étrangère.

Du fait que le terrain est parsemé de ce genre de pratiques, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Zerhouni est, plus que jamais, déterminé à tout régler dans les meilleurs délais.

Assainir cette «jungle» de la société civile et du mouvement associatif, a toujours été l’un des défis que le ministre d’Etat compte réaliser.

Cette décision a été prise suite à l’arrestation d’un groupe de malfaiteurs ayant détourné l’argent des citoyens sous prétexte de porter assistance au peuple irakien.

Le ministre de l’Intérieur avait indiqué devant le Conseil de la nation, lors de la traditionnelle séance des questions orales, que 95% des associations agréées «n’ont jamais présenté le rapport officiel sur leurs activités, tel que prévu par la loi», et d’ajouter : «Elles n’ont jamais présenté de rapport financier».

D’ailleurs, avait-il précisé, beaucoup d’entre-elles se sont détournées de leur vocation.

En effet, c’est un secret de polichinelle que d’avancer que ces associations sont devenues par la force des choses de véritables fonds de commerce et un moyen rapide et très efficace pour se faire de l’argent.

Car, faut-il préciser, ces associations, présidées très souvent par des opportunistes notoires, n’hésitent pas à organiser des quêtes pour la cause de l’heure et ce, en toute illégalité.

L’argent récolté qui atteint parfois des sommes astronomiques n’est contrôlé par aucun organisme et est employé à des fins strictement personnelles, parfois n’atterrit même pas dans les caisses de l’association en question.

Il faut savoir que le nombre d’associations activant sur le territoire national est passé de 30.000 à 90.000 en l’espace de quelques années seulement.

Exceptées certaines associations, nombre d’entre-elles étaient absentes sur le terrain lors des événements de Berriane, Chlef et Oran.

Pourtant, la wilaya de Chlef compte, à elle seule, plus de 1700 associations, Ghardaïa, avec une population de 300.000 habitants, en compte plus de 1800 et Oran plus de 3000, dont 622 sportives.

Le constat est accablant. Une expérience de 15 ans d’activité associative a montré qu’à l’exception de certaines associations, la majorité reste absente ou demeure conjoncturelle.

Le danger pour le mouvement associatif et la société civile, d’une façon générale, vient des risques que peuvent générer d’éventuelles attaches partisanes.

Devant toutes ces confusions, le département de Yazid Zerhouni a précisé qu’un nouveau cahier des charges sera élaboré et que l’ensemble des associations doivent respecter pour éviter une dissolution spontanée.

Cette décision serait prise après étude des rapports des différents services de sécurité chargés d’établir des rapports bien détaillés sur chaque association, notamment celles ayant bénéficié de subventions de l’Etat.

Et lorsque ces rapports seront rendus publics, beaucoup de personnes et de personnalités risquent d’être éclaboussées par de nombreux scandales.

Fouad IRNATENE