Visa Schengen : facilitation de la procédure pour les Algériens

Visa Schengen : facilitation de la procédure pour les Algériens

visa-aps_elkh2010.jpgSur les 73 000 visas délivrés jusqu’au 31 octobre 2011, 38,56% sont des visas de circulation avec des sorties multiples. Le consul a assuré qu’il n’y avait pas de quota de visas pour les Algériens et que ces chiffres avaient une explication technique.

Le consul général de France à Alger a détaillé, hier, dans une conférence de presse, les modifications et les simplifications apportées aux procédures de demande et d’octroi de visas pour les Algériens. “L’objectif principal de ces mesures est la facilitation de la circulation des Algériens vers la France”, a indiqué M. Michel Dejaegher. Cela va également permettre de “lutter contre l’immigration clandestine et toute sorte de fraude”. En plus de la notification des refus, le consulat a introduit la biométrie.

Le nombre de refus pour les dix premiers mois de l’année 2011 est de 21,77% des demandes, sachant que le consulat traite une moyenne de 500 demandes/jour en basse saison et 1 000 demandes en haute saison. Si le consul insiste sur une majorité de refus “technique”, il n’en demeure pas moins que “le risque de maintien illégal” dicte cette décision.

Les simplifications introduites concernent particulièrement certaines catégories à travers la réduction de la liste des justificatifs.

Elles concernent le conjoint de Français, les commerçants et chefs d’entreprise, les professions libérales, à commencer par les dentistes, conjoint et enfants — le consul justifie cette catégorie par le fait qu’ils soient là au moment de la prise de la décision —, les professions organisées en ordres dont la seule attestation d’appartenance à un ordre suffit, les journalistes en attendant les étudiants.

“Maintenant, nous travaillons pour l’extension de ces simplifications aux autres catégories”, a-t-il dit. Sur les

73 000 visas délivrés jusqu’au 31 octobre 2011, 38,56% sont des visas de circulation avec des sorties multiples. Le consul a assuré qu’il n’y avait pas de quota de visas pour les Algériens et que ces chiffres avaient une explication technique.

Il a déploré, cependant, l’absence de réciprocité de la part des consuls algériens pour les Français qui désirent se rendre en Algérie.

“Je ne pense pas qu’il y ait réciprocité”, a-t-il conclu. Il a insisté sur les raisons des refus, notamment l’évaluation des risques. Il énumère trois catégories de risque pour motiver un refus.

En tête, le risque lié à l’ordre public. Le second est lié au risque de détournement de l’objet du visa, à savoir profiter du visa court séjour pour rester de manière illégale en France. Enfin, le dernier est celui de la fraude sociale.

Il reconnaît qu’il s’agit d’une appréciation, d’une évaluation par anticipation, mais refuse que cette mesure soit qualifiée d’arbitraire.

“On est dans un système de contrôle. Ce n’est pas arbitraire”, a-t-il affirmé.

Sur les frais estimés élevés, aucune nouveauté, sauf le déplacement des caisses vers la fin de la procédure. Le demandeur payera ainsi les frais de visa juste avant d’entrer dans la cabine biométrique où il sera pris en photo et se fera prendre les empreintes digitales. L’ambassadeur, Xavier Driencourt, présent à la conférence, a rétorqué en comparant la formule de paiement des frais au cinéma. “C’est comme au cinéma, on paie avant de voir le film”, a-t-il dit.

Interrogé sur la décision des autorités algériennes de refuser les visas pour, entre autres, les Français voulant faire du tourisme au sud du pays, le diplomate a d’abord rappelé “les reproches qui lui sont faits à chaque Travel Warning” qu’il émet, avant de déclarer que cette décision est “souveraine”. “Je comprends maintenant que ce sont les autorités algériennes qui ont pris cette décision”, a-t-il souligné, non sans avouer ne pas être au courant de ladite décision.

Djilali B.