Violence contre les femmes, Hausse ahurissante du phénomène

Violence contre les femmes, Hausse ahurissante du phénomène

violences-envers-les-femmes.jpgLes rapports des services de sécurité sur la violence à l’égard des femmes font état d’une recrudescence sans précédent des cas de viols et de coups et blessures volontaires (CBV).

Plus de 24 femmes sont violées chaque mois et plus de 5 700 ont été battues dont 261 ont trouvé la mort durant les premiers huit mois de l’année en cours. Selon un document sur la violence contre les femmes établi par la direction de la police judiciaire de la Gendarmerie nationale, 190 femmes ont été victimes d’un viol individuel ou collectif durant les premiers huit mois de l’année 2012. « Il s’agit des cas recensés par les services de la GN sur la base des plaintes ou de flagrant délit, mais ce chiffre est loin de refléter la réalité. Beaucoup de victimes hésitent à déposer plainte par peur des représailles ou par honte », explique l’officier auteur de l’étude. La plupart des victimes sont âgées entre 18 et 30 ans avec 87 cas et 10 autres âgées entre 30 et 42 ans en sus de 84 mineurs. Il est à signaler qu’une fillette âgée de 4 ans a été violée par son propre voisin à Debdeb dans la wilaya d’Illizi. L’auteur, un jeune de 27 ans, l’a surprise alors qu’elle s’apprêtait à rejoindre l’école coranique de son quartier.

La plupart de victimes mineures sont âgées entre 8 et 16 ans. Le rapport fait ressortir que même les femmes âgées ne sont pas épargnées par cette violence. Neuf femmes de plus de 45 ans, dont des septuagénaires, ont été également violées durant cette période.

En outre, les agressions sexuelles sont en hausse croissante : 504 femmes ont été victimes d’attentat à la pudeur durant les huit premiers mois de l’année. Plus grave, ce sont les mineures qui sont les plus touchées par cette criminalité. Selon le rapport, 325 filles âgées de moins de 18 ans en ont été victimes. Pour les femmes âgées entre 18 à 42 ans, 130 cas y ont été constatés. Autre singularité : on dénombre 49 cas d’attentat à la pudeur contre de vieilles femmes alors que l’âge des auteurs ne dépasse pas dans plusieurs des cas 29 ans.

La violence physique a pris de l’ampleur aussi puisque la femme n’est en sécurité ni chez elle ni dans son lieu de travail et surtout pas dans la rue et les lieux publics. 5.797 femmes ont été victimes de coups et blessures volontaires (CBV). Des femmes sont tabassées par leurs époux, leurs frères et même par leurs fiancés. Aussi, 261 ont trouvé la mort durant les premiers mois de l’année en cours dont 90 âgées entre 18 et 30 ans suivies de 82 femmes âgées de plus de 42 ans. « Dans les cas des femmes âgées, l’auteur n’est autre que le fils ou la fille », souligne l’étude. Les exemples ne manquent pas, comme c’est le cas de cette jeune mariée à Sétif assassinée, mutilée puis jetée dans un avaloir par son mari lors de leur voyage de noces. D’autres ont été également agressées et assassinées dans leur domicile. Ainsi, 495 femmes ont été victimes de violation de domicile. Le rapport souligne aussi que 59 femmes ont été victimes d’autres formes de violence.

LA VIOLENCE PHYSIQUE A AUGMENTE DE 426%

La GN constate une hausse ahurissante de la violence contre les femmes par rapport à l’année 2011. Ainsi, l’an dernier, ses unités ont enregistré 1 354 cas de CBV, 297 viols et 329 attentats à la pudeur. La violence physique est hausse de 426%. Une autre étude de la direction de la police judiciaire de la DGSN tire la sonnette d’alarme concernant ce phénomène. Pour la police, la violence conjugale prend une ampleur inquiétante alors que toutes les femmes sont exposées à la violence physique et sexuelle. Selon l’enquête de la DPJ, les femmes mariées représentent 51% des victimes de violence. 46% des agressions ont eu lieu à la maison, suivies des célibataires avec 30%, les veuves (5%) et les fiancées avec un taux de 0,5%.Les femmes sans profession sont les plus exposées à la violence soit 64% des victimes suivies des employées (17%) et des étudiantes (7%) . Même les femmes responsables ne sont pas épargnées par la violence. En effet ,1% des victimes sont des cadres supérieures et 3% des cadres moyens

Neïla B.