Viande, La disponibilité a freiné la flambée

Viande, La disponibilité a freiné la flambée

viande-dzmag.jpgLes quantités de viandes, rouge et blanche, mises sur le marché par les pouvoirs publics à la veille du Ramadhan a eu pour seul effet de freiner un tant soit peu la flambée des prix, appréhendée traditionnellement durant le mois sacré.

Abstraction faite de ce résultat, les tarifs pratiqués par les commerçants demeurent, cependant, élevés et souvent hors de portée des bourses moyennes. Compte tenu des méfaits de l’inflation et de la hausse des cours des matières premières sur le marché international, il n’est, désormais, plus possible de trouver sur les étals le kilogramme de viande ovine ou bovine fraîche au-dessous de la barre des 800 DA.

La société de commercialisation des viandes rouges — Algérie viandes rouges (Alviar), filiale de la Société de gestion des participations des productions animales (SGP-Proda) — , a mis en place une trentaine de points de vente à travers l’est, l’ouest et le centre du pays. Le kilogramme de viande ovine fraîche est cédé dans ces espaces à 980 DA. L’opération a connu, selon M. Sami Ben M’hidi, P-DG d’Alviar, un attrait certain de la part des consommateurs. Cela est essentiellement dû à cette vingtaine de fermes d’élevage exploitées à l’est et à l’ouest d’Algérie. Les prix affichés sur le marché entre 850 DA et 950 DA restent pourtant inaccessibles pour le simple consommateur. La marge imposée par les intermédiaires et les spéculateurs se situant à plus de 250 DA n’ont fait qu’accentuer cette hausse. La cherté de la viande fraîche a pour origine la sécheresse, les tarifs de l’orge et les surcoûts des éleveurs.

Le prix de la viande bovine congelée n’a pas échappé, elle aussi, à cette augmentation. Si le kilo était vendu auparavant entre 250 DA et 350 DA, la ménagère l’achète de nos jours entre 450 DA et 550 DA. Les pouvoirs publics fondent néanmoins, leurs espoirs, estime M. Ben M’hidi, sur les trois abattoirs projetés d’ici à 2014. Les deux projets dont les travaux ont été d’ores et déjà lancés sont implantés à Hassi Bahbah (Djelfa) et Aïn M’lila. La réalisation du troisième est prévue à Bougtob (El-Bayadh). D’une capacité totale de 40 800 tonnes par an, dont 28 800 tonnes de viande ovine et 12 000 tonnes de viande bovine, ces trois complexes seront opérationnels dès le premier trimestre 2014. Chaque complexe sera doté d’une chaîne d’abattage mixte ovine et bovine, des entrepôts frigorifiques, des tunnels de congélation, des ateliers de transformation, des bâtiments de servitude et des aires de stabilisation.

La consommation nationale de viandes rouges s’élève, faut-il le souligner, à quelque 380 000 tonnes/an dont 30 000 à 50 000 tonnes proviennent de l’importation. Le même topo est observé pour les viandes blanches. L’Office national des aliments de bétail (Onab) a inondé le marché avec des quantités importantes évaluées à plus de 10 000 tonnes. Le kilogramme de poulet est commercialisé à 260 DA, avoue M. Lembarek Yahi, P-DG de l’Onab, au sein des 600 points de vente répartis à travers le territoire national. La nouveauté, pour l’année en cours, est que le poulet est arrivé, pour la première fois, au sud du pays notamment à Tamanrasset et à Tindouf. Les citoyens du sud peuvent enfin l’acheter à 260 DA alors qu’il y a, à peine une année, ils en sont dissuadés à cause de sa flambée qui avoisinait régulièrement les 400 DA. Toutefois, si l’Onab a fixé son tarif à 260 DA, le marché, lui, l’a établi à plus de 360 DA. En dépit de cette hausse, le poulet, appelé communément “protéine du pauvre”, une appellation qui n’est plus d’actualité, continue à susciter engouement auprès des consommateurs en ce mois sacré. D’où le taux de consommation nationale estimé à 15 kilogrammes/habitant/an pour une production annuelle d’environ 300 000 tonnes/an.

La consommation des œufs est, quant à elle, de l’ordre de 5 milliards d’unités. L’Onab a signé des conventions avec des éleveurs à qui il assure l’aliment, le poussin et les finances, selon une formule dite triangulaire. Après 60 jours, l’éleveur vend le produit aux abattoirs à un prix à la fois attractif et rémunérateur.