Valérie Pécresse : “Nous avons des ponts naturels à construire”.

Valérie Pécresse : “Nous avons des ponts naturels à construire”.

Cette ambition à nouer un partenariat solide tient pour l’essentiel à l’aspect humain, en ce sens qu’il existe des liens forts entre les deux rives, mais aussi à l’innovation que permet la formidable révolution numérique.

Forte de son expérience acquise aux côtés de l’ancien président Jacques Chirac, auquel elle a tenu à rendre hommage de son parcours, mais aussi des divers postes qu’elle a eu à occuper en tant que ministres de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, du Budget et porte-parole du gouvernement, la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, n’a pas caché son ambition de voir se construire entre Alger et sa région, où se concentre l’essentiel de la diaspora algérienne, un “partenariat solide”.

Un partenariat qui peut englober divers segments et porter les potentialités que recèlent les deux régions, mais aussi les points en partage, comme l’Histoire et la langue. “C’est une anomalie incompréhensible que l’Île-de-France n’ait pas de partenariat avec Alger. Un Francilien sur dix a un lien avec une famille algérienne”, a-t-elle relevé, mercredi, en début de soirée, lors d’une conférence devant les étudiants de l’École supérieure des affaires d’Alger (ESAA) sur le thème “Innovation et numérique : les bases d’un nouveau partenariat euroméditerranéen”. “Nous sommes décidés à cibler les pays d’origine des Franciliens. Nous avons une jeunesse qui veut imprimer une dynamique dans l’entrepreneuriat (…) Donc nous avons des ponts naturels à construire”, a-t-elle encore ajouté.

Cette ambition à nouer un partenariat solide tient pour l’essentiel à l’aspect humain, en ce sens qu’il existe des liens forts entre les deux rives, mais aussi à l’innovation que permet la formidable révolution numérique. “Il y a au cœur de l’Île-de-France un peu d’Algérie. Nous pouvons bâtir un partenariat solide dans l’enseignement supérieur, la technologie, la culture, etc. Il y a un lien consubstantiel entre l’innovation et le numérique”, a-t-elle affirmé.

Convaincue qu’il appartient aux politiques “d’accompagner les jeunes diplômés” et qu’il convient de “susciter une dynamique entrepreneuriale” au regard de la similitude des problèmes auxquels sont confrontés les jeunes des deux régions, Valérie Pécresse, dont c’est la première visite en tant que présidente de l’Île-de-France en Algérie — même si elle y a séjourné par le passé sous d’autres titres —, a plaidé pour l’encouragement de cette dynamique à travers la création d’un réseau d’incubateurs dans l’innovation qui “permette d’échanger les expériences entre les deux rives”.

Mais ce réseau ne doit pas être confiné seulement, selon elle, à l’axe Alger-Paris, mais doit intégrer aussi des métropoles maghrébines comme Tunis et Casablanca. “Ce que je propose, c’est un réseau d’incubateurs Tunis-Casablanca-Alger pour s’ouvrir sur l’Afrique francophone (…) L’idée est d’arriver à créer un club d’incubateurs”, soutient-elle. Autre axe de la coopération : renforcer les liens entre les instituts d’enseignement supérieur des deux pays d’autant que l’Île-de-France constitue la première destination des étudiants algériens, dit-elle.

Rien que pour cette année, un quart des étudiants étrangers inscrits (sur 7 000) sont des Algériens. Valérie Pécresse propose également la construction de la “maison Algérie” à la Cité internationale. “Ce sera un très bon symbole de notre coopération”, assure-t-elle. Mais si l’Île-de-France s’intéresse aujourd’hui de plus près à la région Sud, c’est parce que “l’avenir de la France se joue autour de la Méditerranée et plus généralement en Afrique”. “On a besoin de vos talents (…)”, a-t-elle lancé à l’adresse des étudiants dont elle a pu capter l’intérêt dès le départ en évoquant le… PSG. “Rêvons plus grand”, comme dirait le PSG.