Vacances en Tunisie, L’odeur du jasmin attire toujours les Algériens

Vacances en Tunisie, L’odeur du jasmin attire toujours les Algériens

touristes-algérien-tunisie.jpgL’odeur du jasmin tunisien attire de plus en plus d’Algériens. Cette été, ils sont nombreux sur les plages de Hammamet, Sousse ou Nabeul. Dans ces trois villes, les véhicules en provenance des frontières ouest sont nombreux. En outre, tous les hôtels classés et même les palaces sont occupés par des Algériens.

Certaines familles optent pour la location de villas à des prix raisonnables. Mais avant de bronzer sur les plages tunisiennes, les estivants algériens sont d’abord confrontés aux désagréments occasionnés par les travaux en cours sur des tronçons de l’autoroute Est-Ouest. Et les aires de repos et les stations-services n’ont pas encore mis en place. Conséquence, les automobilistes sont obligés de quitter la voie rapide pour emprunter les chemins de wilaya à la recherche d’une station-services. Et c’est en dépassant Annaba que le carburant se raréfie encore plus. Car ici, tout le monde a le même réflexe : faire le plein avant d’arriver aux frontières. Le carburant devient rare surtout au niveau des stations-services gérées par des privés. Une file d’attente interminable de véhicules est formée au niveau de la station d’essence Naftal à El-Kala.

« Naftal distribue des quotas de carburant très réduits », regrette le gérant d’une station d’essence à Oum Teboul. Par cette méthode, l’Etat veut endiguer la contrebande de carburant dans cette zone frontalière. Et pour cause, un litre d’essence est vendu en Tunisie à 2 dinars tunisiens, soit l’équivalent de 140 DA au change parallèle. D’ailleurs, à Tabarka, première ville tunisienne après la frontière, des revendeurs vous accueillent avec des jerricans pleins d’essence en provenance d’Algérie. Il est 4 h. Une file d’attente interminable s’est formée devant le bureau de la Police algérienne des frontières (PAF). Les estivants se bousculent devant les guichets de la PAF dans une anarchie indescriptible. Des familles ont dû patienter plusieurs heures avant d’accomplir les formalités douanières du côté algérien. Même topo chez les Douanes tunisiennes. L’anarchie qui y règne est une aubaine pour certains douaniers à la recherche de bakchich. Car pour pouvoir accélérer les formalités douanières, certains n’hésitent pas à soudoyer des agents. « Comment voulez-vous que les Tunisiens nous respectent », dira un père de famille qui n’osait pas se rapprocher de la file d’attente par peur d’être étouffé par des jeunes incontrôlables. « Où sont les sanitaires ? », demande un jeune à un douanier tunisien. Réplique sans gêne de ce dernier : « Va uriner dans la partie algérienne. » « Le mal est en nous. Et c’est pour cette raison que nous continuons à subir ce genre d’humiliation », regrette un sexagénaire. Malgré la crise économique qui sévit en Tunisie, avec, ces dernières années, une inflation sans précédent, le dinar tunisien nargue toujours la monnaie algérienne. Sur le marché parallèle, le dinar tunisien vaut entre six et sept dinars algériens. Paradoxalement, ce sont les Algériens qui maintiennent sa valeur. A Oum Teboul, des cambistes accueillent les automobilistes se dirigeant vers la Tunisie avec des liasses de billets de dinar tunisien. « Change, change », lancent cs jeunes qui profitent de la grande ruée des Algériens vers la Tunisie pour gagner quelques dinars dans des opérations de change. « Nous n’avons pas de travail. Le change nous permet de vivre », fait remarquer un jeune de 25 ans, qui fait le guet à l’entrée d’Oum Teboul, à 2 h du matin. C’est dans cette bourgade de la frontière algéro-tunisienne que les Algériens font le plein en matière de produit alimentaires et de cigarettes, car à Tabarka, les prix sont élevés. D’ailleurs la majorité des estivants algériens étaient surpris par la hausse des prix. Certains se sont même privés de certaines consommations comme le café et les cigarettes pour pouvoir passer quelques jours de vacances de plus en Tunisie. « A chaque opération d’achat, je fais une opération de conversion entre les deux monnaies. Et à chaque fois, je trouve que les produitssont beaucoup moins chers en Algérie qu’en Tunisie », signale El Hadi, un jeune Algérois venu passer ses vacances avec des amis dans ce pays. N’empêche, les Algériens s’éclatent dans les villes côtières tunisiennes qui ne ferment jamais l’œil. Hammamet et son prolongement Hammamet Yasmine, cette ville aux mille et un hôtels de luxe est la plus visitée par nos compatriotes. Dans la journée, les jeunes s’en donnent à cœur joie sur les plages, profitant de balades en mer ou s’offrant une partie de parapente ou autres jeux aquatiques qu’offrent notamment les chaînes hôtelières. Mais ce qui émerveille le plus les estivants algériens, ce sont la clarté et la propreté des eaux des plages de Hammamet où les petits poissons nagent aux côtés des baigneurs. « Pourquoi n’a-t-on pas ça chez nous ? », s’interrogent inlassablement les Algériens en vacances en Tunisie. A la beauté des sites touristiques, s’ajoutent les prestations de service. Les prestations qu’offrent les Tunisiens dans les domaines des technologies de l’information et de la communication et autres prouvent que ce pays n’a pas été affaibli par la révolution.

M. B.