Unités de dépistage et de suivi Un objectif préventif

Unités de dépistage et de suivi Un objectif préventif

arton18286-2f7d0.jpgLe petit Mohamed, huit ans, souffre de plusieurs caries dentaires. Le médecin scolaire l’a orienté vers l’unité de dépistage et de suivi (UDS) relevant du secteur de Bainem. Meriem, dix ans, est asthmatique. Elle a été orientée pour une prise en charge spécialisée.

Un autre élève, Sofiane, six ans, quant à lui, a été dirigé vers un ophtalmologiste pour le port de lunettes. En attendant, l’enseignant lui a changé de place en le mettant à la première table. De l’avis d’une parente d’élève, la médecine scolaire est un acquis incontournable pour dépister précocement certaines maladies qu’on peut traiter dès l’enfance mais qui peuvent s’aggraver avec l’âge.

Les exemples de Mohamed, Meriem et Sofiane sont légion au point que la médecine scolaire est devenue une priorité pour les parents d’élèves et le ministère de la Santé. D’ailleurs, l’un des meilleurs investissements pour la promotion de la santé est la protection de cette frange de la société qui représente une population de plus de 8 millions d’individus. Selon un responsable au niveau du ministère de la Santé, « depuis l’indépendance, des progrès et des acquis indéniables ont été enregistrés en matière de développement des activités de dépistage, de vaccination et de contrôle de l’hygiène en milieu scolaire ».

L’objectif étant de fournir à l’enfant et à l’adolescent un ensemble de prestations sur les plans préventif, curatif et éducatif afin de lui assurer un développement harmonieux : physique, mental, intellectuel et social. Selon ce même responsable, les objectifs du programme national de santé scolaire visent à atteindre le taux de 100 % de couverture par les visites systématiques de dépistage pour l’ensemble des élèves concernés sans oublier le côté hygiène et salubrité des établissements scolaires ainsi que la vaccination des élèves de la 1re année primaire jusqu’à la première année secondaire avec une prise en charge spécialisée des affections dépistées en milieu scolaire.

Les efforts du secteur de la santé ne s’arrêtent pas là puisque l’objectif de 2014 est d’ouvrir de nouvelles UDS pour atteindre la couverture de 4000 élèves par équipe de santé scolaire. Cette dernière est composée d’un médecin, d’un chirurgien dentiste, d’un psychologue et de trois paramédicaux.

DES ÉLÈVES ORIENTÉS VERS LES CONSULTATIONS SPÉCIALISÉES

Selon ce même responsable, les visites médicales de dépistage au niveau des unités de dépistage et de suivi (UDS) sont systématiques et concernent l’ensemble des élèves du préscolaire, ceux de la 1re année primaire à la 3e année secondaire des établissements scolaires publics et privés agréés par l’Etat ainsi que ceux des écoles coraniques.

Par ailleurs, les enfants en situation de handicap, en particulier les enfants atteints de trisomie, des classes spéciales intégrées bénéficient d’un dépistage précoce ciblé pour les affections pouvant aggraver leur état de santé. En outre, il précisera que la santé bucco-dentaire est intégrée dans le programme national de santé scolaire en milieu scolaire puisque le dépistage porte sur les caries et les gingivites au niveau des UDS. Concernant les zones éparses et enclavées, des actions de proximité en direction des élèves des établissements scolaires sont effectuées avec la mise en place d’équipes mobiles.

En matière de suivi des affections dépistées, les directeurs de la santé et de la population de wilaya sont chargés de prendre toutes les dispositions nécessaires pour l’organisation, à raison de deux fois par semaine, de consultations spécialisées réservées à la prise en charge des élèves orientés par les équipes de santé scolaire atteints de maladies chroniques, de scoliose ou d’un handicap particulier, notamment mental. Au chapitre de la prise en charge psychologique et sociale, une attention particulière est accordée aux enfants hospitalisés, aux enfants en situation de handicap et aux enfants démunis pour leur permettre de poursuivre leur scolarité dans les meilleures conditions.

D’ailleurs, un programme est en cours de développement. Il vise à repérer, avec l’aide des enseignants, les enfants présentant des difficultés psychologiques et sociales  : trouble du comportement (instabilité, repli sur soi ou autre), échec scolaire et précarité sociale. En plus, dans le cadre du sport à l’école, notamment l’activité physique, (pour ses bienfaits mental et social), est appelée à se développer en collaboration avec le secteur de la jeunesse et des sports pour l’encadrement et l’appui technique.

En matière de rattrapage de vaccination, il est procédé chaque année et dès la rentrée scolaire à la vaccination des élèves de la 1re année primaire (DT polio et anti rougeoleux), les élèves de la première année moyenne pour la (DT polio) et des élèves de la 1re année secondaire pour la (DT polio). Pour les particularités des wilayas du Sud, les équipes de la santé scolaire organisent des séances d’éducation sanitaire sur des problèmes spécifiques à ces régions tels que la prévention et la lutte contre le trachome et l’envenimation scorpionique.

Pour les wilayas frontalières à l’Est et à l’Ouest, les équipes de santé scolaire auront à organiser cette année 2012-2013 des séances de sensibilisation sur les risques dus aux mines antipersonnel.

AFFECTIONS LES PLUS FRÉQUEMMENT DÉPISTÉES

Durant l’année scolaire 2011-2012, les affections les plus fréquemment dépistées ont été : la baisse de l’acuité visuelle (4,13%), les difficultés scolaires (2,44%), l’énurésie (1,58 %), le strabisme (0,61%), l’oxyurose (0,47%), la gale (0,08%). Sur l’ensemble des élèves examinés durant l’année scolaire 2011-2012, 13,73 % ont nécessité un suivi au niveau des UDS et 67,99 % d’entre eux ont effectivement été suivis. Le taux de prise en charge spécialisée des affections dépistées en milieu scolaire est de 48,44 % durant la même année (2011-2012) et 36,63 % en 2010-2011).Quant à la prise en charge spécialisée des affections chroniques confirmées, celle-ci est de 51,61 % en 2011-2012 et 47,76 % en 2010-2011.

Rabéa F.

A RETENIR

Le nombre total des unités de dépistage et de suivi (UDS) fonctionnelles à l’échelle nationale est de 1782.

Elles sont réparties comme suit :

- 1299 sont implantées dans des établissements scolaires.

- 431 sont implantées dans des structures de santé.

- 52 sont implantées dans des locaux dégagés par les Collectivités locales

- 2260 médecins assurent la médecine scolaire dont 1496 travaillent à plein temps et 764 à temps partiel.

- 2023 chirurgiens dentistes prennent en charge la santé bucco-dentaire dont 1273 à plein temps et 750 à temps partiel.

- 1365 psychologues sont affectés dans les UDS dont 1042 à plein temps et 323 à temps partiel

- 2510 paramédicaux sont employés dans les UDS dont 1717 à plein temps et 793 à temps partiel.