Unité nationale, gaz de schiste et opposition, la sévère mise en garde de Bouteflika

Unité nationale, gaz de schiste et opposition, la sévère mise en garde de Bouteflika

78fba61b29bc723a34cdef47465e5cac_L.jpgLe message de Bouteflika sur la question de l’unité nationale est un sévère rappel à l’ordre aux forces internes et externes qui cherchent à atteindre l’Algérie dans ce qu’elle a de précieux.

Dans son message à l’occasion de la fête de la Victoire, le président de la République s’est adressé aux Algériens, mettant en garde contre ce qui se trame dans leur dos. Mais l’on aura retenu que Abdelaziz Bouteflika a réservé une bonne partie de son message aux citoyens de Ghardaïa et de In Salah, deux points chauds au sud du pays.

Dans les deux cas, le chef de l’Etat a exprimé sa compassion, sa solidarité et affirmé sa conviction quant à l’attachement des citoyens de ces deux villes à l’unité de leur pays. «Vous êtes tous mes frères, je vous aime parce que vous êtes mes frères en religion et en piété patriotique, je vous respecte et vous défends, parce que vous comptez parmi les meilleurs serviteurs de Dieu et de la patrie dans notre pays», a indiqué le président Bouteflika à l’endroit des habitants de Ghardaïa. Un témoignage de respect qu’il adresse aussi aux citoyens de In Salah. «Je vous sais suffisamment patriotes et jalousement attachés à la patrie et à ses intérêts, suffisamment imbus de civisme pour aller dans ce sens. Je suis pleinement convaincu que des horizons prometteurs s’ouvrent devant notre Grand Sud grâce à ce qui vous anime de résolution, de coeur à l’ouvrage et grâce à vos capacités reconnues et éprouvées de transcender les difficultés, relever les défis et gagner les enjeux», lit-on dans le message du président.

Le souci du chef de l’Etat est on ne peut plus clair. On aura, en effet, saisi que la fermeté de l’Etat qu’il évoquera par la suite dans le même message, doit donc être comprise dans le contexte qui est le sien, à savoir que le président de la République fait le distinguo entre la grande majorité des Ghardaouis, et des habitants de In Salah et les forces manipulatrices. Le chef de l’Etat qui, en la circonstance, use du «je» en s’adressant aux citoyens du sud du pays, parle de son «aversion», pour tout ce qui divise les Algériens. «Mon attachement à l’unité de la Nation algérienne n’a d’équivalent que mon attachement à l’intégrité territoriale de notre pays. Et je n’éprouve aucune aversion qui puisse surpasser celle que j’ai pour la division des enfants de l’Algérie et pour le fanatisme racial, religieux ou régional, d’où qu’il vienne.» Le propos concerne les habitants de Ghardaïa, mais il est clair que cela s’applique également à tout le monde et, notamment à ceux qui visent à faire du sud du pays une région particulière et de ses habitants, des citoyens spéciaux. Le message de Bouteflika sur la question de l’unité nationale et de l’avenir énergétique du pays est un sévère rappel à l’ordre des forces internes et externes qui cherchent à atteindre l’Algérie, dans ce qu’elle a de précieux.

Il faut dire que dans les deux «dossiers», la persistance des tensions, malgré toutes les assurances données par l’Etat, amène à penser qu’il y a une volonté clairement exprimée de nuire à l’Algérie. Sur le sujet, le président de la République brandit la fermeté de l’Etat et met en garde contre toute tentative de déstabilisation, par le truchement des manifestations contre l’exploitation du gaz de schiste. A ce propos, il invite les citoyens sincères «à privilégier la sagesse et à faire prévaloir la raison, car la préservation de la santé des citoyens et de leur environnement est la ligne rouge que ni l’Etat ni nulle autre partie ne peut franchir. Les citoyens sont la véritable richesse du pays, sa richesse pérenne et inépuisable», comme pour signifier que les accusations proférées par les activistes sont infondées. Ce sont ces activistes que le chef de l’Etat met à l’index, pour avoir jeté l’huile sur le feu,que ce soit dans le dossier du gaz de schiste que dans le problème de Ghardaïa.

En fait, ce message, adressé à l’occasion de la journée de la Victoire, arrive à point nommé pour séparer le bon grain de l’ivraie et sonner la fin de la manipulation sur des questions cruciales pour l’avenir de la nation. En filigrane, on aura deviné que le président de la République demande à tout un chacun de prendre ses responsabilités et que dorénavant, nul ne se jouera de l’unité du peuple algérien. Le message concerne une partie de l’opposition, dont l’objectif n’est pas de s’opposer pour construire, mais le contraire, en effrayant les Algériens. «Cet état de fait nous met dans l’extrême obligation d’user d’un surcroît de fermeté et de rigueur, pour défendre l’Etat. C’est un devoir constitutionnel, légal, légitime et moral qui ne peut souffrir ni report ni dérobade». Voilà qui est clair.

Il reste que cette opposition qui enfourche le cheval des contestations citoyennes et l’enfle à souhait, même si les revendications sont irrecevables, est soutenu par quelques médias qui en ont fait un corps politique surdimensionné. Sur la question, il est clair que le président de la République conforte la démarche de son ministre de la Communication, Hamid Grine, qui fait de l’éthique et la professionnalisation de la presse nationale son credo. En fait, ce qu’il y a à retenir dans les propos du chef de l’Etat, tient dans l’appel à la raison adressée aux citoyens de bonne volonté, d’un côté et la ferme détermination d’user de la fermeté à l’encontre de tous ceux qui veulent attenter à l’unité du pays.