Un arsenal de guerre découvert à Adrar.

Un arsenal de guerre découvert à Adrar.

L’ANP n’écarte aucune piste et s’investit de plus en plus dans la collecte du renseignement.

L’Armée nationale Populaire vient de saisir un nouvel arsenal de guerre. L’opération s’est déroulée le 2 mars dernier au niveau de la wilaya d’Adrar «lors d’une patrouille de reconnaissance, un détachement de l’Armée nationale populaire relevant du secteur militaire d’Adrar la troisième 3e Région militaire» rapporte un communiqué du ministère de la Défense nationale.

La même source souligne que l’ANP a procédé à la saisie de 40 pistolets-mitrailleurs de type Kalachnikov, une mitrailleuse lourde, de calibre 14,5 millimètres, 44 chargeurs pour pistolet-mitrailleur de type Kalachnikov et une importante quantité de munitions à hauteur de 1686 balles de différents calibres.

«Cette nouvelle opération qui vient s’ajouter à la série de résultats obtenus sur le terrain par les forces de l’Armée nationale populaire, dénote de leur permanente veille et disponibilité, à travers les quatre coins de l’Algérie, pour déjouer toute tentative visant à porter atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du pays», écrit le MDN dans son communiqué.

Effet, il s’agit d’une série de saisie d’armes lourdes. Pour le mois de février dernier l’ANP fait état dans son bilan de la récupération d’un SPG 9, 30 AK47, huit fusils de chasse, sept fusils marins, trois Diktariov, RPG 11 Seminov, Mat 49, un PKT, 4 RPK, des missiles, des GPS et 12 406 balles (munitions) pour ne citer que ceux-là.

D’où viennent ces grandes quantités d’armes? Qui ose s’aventurer à les faire transiter via les frontières? Et qui en sont les auteurs? Les forces de sécurité sont sur différentes pistes, n’écartant pas des ressortissants des pays voisins tels que la Libye, le Mali et notamment la Tunisie du fait que les frontières avec ce pays «frère» sont ouvertes et permettent le transfert des armes par les frontières grâce à des contrebandiers aussi bien tunisiens qu’algériens.

Selon nos sources, les criminels procèdent sous la coupe des groupes terroristes implantés en Tunisie, à faire enterrer ces armes par pièces, autrement dit les armes sont démontées pour que l’assemblage soit effectué une fois que toutes les pièces sont rassemblées. On use surtout de ressortissants tunisiens et autres nationalités, dont certains sont même engagés comme employés, parfois au noir dans des boîtes pétrolières multinationales implantées au sud du pays.

D’ailleurs, dans ce contexte des sources très bien informées confient qu’un ressortissant tunisien engagé dans l’une de ces boîtes a été expulsé après que les services de sécurité ont confirmé ses liens avec Daesh. Il a été démasqué suite à des échanges d’e-mail avec des terroristes affiliés à cette organisation criminelle. Cependant, nos sources ne dévoilent pas le nom de cette société, pour des raisons de sécurité.

Les criminels utilisent aussi les fraudeurs (les chauffeurs clandestins), les contrebandiers et les narcotrafiquants qui agissent d’ailleurs de concert. Pour nos sources, il n’est pas à écarter aussi les migrants clandestins. L’exportation des armes vers l’Algérie peut aussi être en provenance du Maroc. C’est la mission des narcotrafiquants qui, souvent, sont arrêtés en possession d’armes.

En 2016 L’Armée nationale populaire avait également saisi de grandes quantité d’armes lourdes et des munitions dont des missiles antiaériens, des lance-missiles, des lance-roquettes, des mines antichars, des mines antipersonnel, des Kalachnikovs et autres.

Comment l’Algérie fait-elle face à ce phénomène? L’ANP n’écarte aucune piste et s’investit de plus en plus dans la collecte du renseignement, ne manquant pas de coordonner ses efforts avec les autres services de sécurité, d’où cette pertinence qui aboutit à contrecarrer toutes les menaces en provenance des pays voisins instables sur le plan politique, sécuritaire, social et économique.

Elle ne manquera pas dans sa mission d’avertir sur le danger et de mettre en garde ses voisins invités à faire le nécessaire pour surveiller leurs frontières car actuellement l’Algérie affronte seul ce phénomène relatif à la prolifération d’armes. La lutte contre la prolifération d’armes aux frontières doit être une cause commune par l’intensification, la coordination, la coopération et l’échange d’informations entre les différents organes spécialisés des pays concernés.